A Charleroi, l'architecture va monter dans les tours
Pour son quatrième « temps d’archi », l’ICA investit du 15 septembre au 3 octobre le centre culturel Eden de Charleroi, avec une exposition sur le thème de « Vouloir habiter », émanant d’une collaboration avec le collectif des OiseauxSansTête et avec des artistes, des architectes et des paysagistes tels que Marie-Noëlle Dailly, Modlocq, NORD, Philippe Koeune, Stekke+Fraas, TERRE et Virginie Pigeon. Pour accueillir cette expo, l’Eden a confié à l'ICA-WB les clés de son nouvel écrin agrandi par la rénovation de l’ancien école qui jouxte le bâtiment actuel et qui a été rénové par le bureau d’architectes ReservoirA, juste avant son ouverture officielle.
Pour son quatrième Temps d’Archi, en collaboration avec l’Eden de Charleroi, l’ICA se positionne par rapport à l’annonce du gouvernement wallon parue au mois de juin 2020 d’injecter 1,2 milliards € pour rénover le parc locatif wallon. Ce plan a pour objectif de renforcer la salubrité et d’améliorer la performance énergétique de 25.000 logements sociaux en Wallonie.
Nous voulons aller plus loin que ces prescriptions. « Habiter » n’est pas seulement se loger. La rénovation de ces grands ensembles représente une occasion unique d’améliorer significativement la qualité de vie des habitants en se penchant sur la manière dont ont été conçues ces cités à l’origine, sur la façon dont les espaces attribués à certains usages ont évolué, sur les manières d’habiter ces logements et sur les qualités spatiales et lumineuses nécessaires pour se sentir bien chez soi.
« Habiter » est devenu une notion complexe dans un contexte sociétal de profonds changements en accélération permanente. « Vouloir habiter » implique différents niveaux d’appropriation et de sentiments d’appartenance à la confluence entre le pays, la région, la ville/le village, le logement et ses abords.
Afin de concilier les enjeux énergétique, budgétaire sans oublier l’humain, l’ICA propose des actions culturelles, menées en étroite collaboration avec l’Eden et les locataires de deux cités : la cité Yernaux à Montignies-Sur-Sambre et la cité Parc à Marcinelle. Durant l’été 2021, des rencontres, des enquêtes, des débats et des ateliers vont être menés avec les habitants, le collectif des OiseauxSansTête et les architectes Stekke+Fraas afin de recréer une intervention architecturale centrée sur l’utilisateur. Une exposition à l’Eden du 15 septembre au 3 octobre restituera ces échanges et les mettra en résonance avec d’autres réflexions sur le thème de « Vouloir habiter », émanant d’artistes, d’architectes et de paysagistes tels que Marie-Noëlle Dailly, Modlocq, NORD, Philippe Koeune, Stekke+Fraas, TERRE et Virginie Pigeon. Les moments d’échanges se continueront avec les interventions de l'anthropologue Audrey Courbebaise, de l’architecte Daniel Dethier et du critique Jacques Lucan, mais aussi lors de visites à quatre mains de l’exposition, de parcours urbains à la découverte de Charleroi et d’ateliers créatifs pour les familles et les enfants.
‘L’architecture monte dans les tours’ est pensé comme un laboratoire d’idées activant les réflexions citoyennes par le biais du projet architectural, du dialogue et de l’imaginaire. Il rend compte de ces rencontres autour d’un rêve commun : un habiter ensemble, dedans et dehors, qui puisse satisfaire aux besoins de tous et aux nouveaux usages de l’habiter. Car on habite aussi au-delà de son propre logement. Espaces partagés, tiers-lieux et espaces publics deviennent des terrains de jeu adaptés à des nouveaux usages, qu’ils soient, selon le contexte, liés à la rencontre et aux liens sociaux ou au contraire, à un repli nécessaire. Les projets menés cet été, leur restitution lors d’une exposition à l’Eden, agrémentée d’autres projets, de rencontres, d’ateliers et d’explorations de Charleroi ambitionnent de renouer le lien et d’ainsi progressivement réduire la distance entre des habitations dans lesquelles on nous oblige à habiter et un habitat dans lequel on rêve d’habiter.