A Londres, un éco-crématorium dans une ancienne centrale au charbon

  • image
  • image
  • image
  • image
  • image
  • image
  • image

Diplômée du Royal College of Art, Moying Huang a conçu un crématorium respectueux de l'environnement qui utilise l'aquamation - la crémation liquide - afin d'éliminer les émissions provenant des processus de combustion traditionnels. Le crématorium est installé dans une centrale au charbon obsolète de Chelsea, à Londres, choisie par Moying Huang pour ses cheminées emblématiques et son emplacement proche de la rivière.

 

Selon un rapport récent, 265 personnes environ meurent chaque jour à Londres et le nombre de crémations est passé de 30% en 1960 à 70% en 2018. Cependant, lors de la crémation elle-même, des émissions toxiques - mercure, dioxine - peuvent avoir un impact négatif sur la santé humaine. Les lieux de sépulture à Londres sont également limités, comme dans beaucoup d'autres centres-villes. « Pour résoudre ces problèmes, j'ai opté pour la technologie de l'aquamation, la crémation liquide, qui n'entraîne pas de combustion et évite par conséquent les potentiels problèmes de pollution », a expliqué Moying Huang.

« Ce projet répond au problème en imaginant comment les futurs crématoriums londoniens pourraient être mutuellement efficaces et empathiques en 2025 : quatre services de crémation multiconfessionnels peuvent accueillir et fonctionner simultanément, tandis que l'usine protège également le besoin d'intimité », précise Moying Huang. Funeral Futures propose également divers services parmi lesquels on peut faire appel aux techniques de l'aquamation qui transforme la 'matière humaine' en bijoux ou en icônes à intégrer à différents endroits.

Colonnes carrées

Moying Huang a suggéré de préserver les caractéristiques d'une centrale au charbon existante et d'y intégrer des mezzanines et des plateformes afin de créer des espaces contemplatifs permettant le deuil. Le crématorium écologique est organisé au premier étage autour d'un atrium, accessible par un grand escalier central. Le large espace est entrecoupé de colonnes carrées, qui se développent vers le haut et passent à travers une grille d'acier au plafond. Le plafond à moitié fermé veille quant à lui à créer différents degrés d'éclairage dans la pièce principale.

Une chapelle a été installée à côté de l'atrium central. Cette zone, dédiée à la prière et au deuil, fait à la fois penser à la structure métallique de la centrale et aux arbres croissant devant la façade restante. Une salle à double hauteur se trouve un peu plus loin sur la plateforme. Séparée des espaces semi-fermés environnants, cette salle est complètement fermée par des murs en béton, perforés de petites ouvertures carrées.

Seconde vie pour les cendres

Le processus d'hydrolyse alcaline de l'aquamation ne détruit pas les os, qui sont ensuite brûlés et forment une petite quantité de cendres. Moying Huang a conçu dans le bâtiment des espaces où ces cendres peuvent être transformés en souvenirs, sous forme de petits objets ou de bijoux transportables. Ces bijoux peuvent également être placés dans des niches ouvertes dans l'une des cheminées de la centrale prévue à cet effet ou déposés dans de petites unités recouvrant un mur votif fonctionnant comme un lieu de stockage privé. En guise d'alternative, Huang envisage l'intégration des cendres dans des arbustes, qui deviendront en grandissant des mémoriaux vivants qui feraient également du bien à l'environnement au lieu de l'endommager.

 

  • Partager cet article

Nos partenaires