Académie de musique de Dilbeek

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La nouvelle académie de musique de Dilbeek a été inaugurée en septembre, près de quinze ans après les prémisses du projet. Elle est située à un endroit assez délicat, mais l’architecte Carlos Arroyo a su proposer un concept qui jette des ponts entre des éléments de l’environnement tout en contrastes. Allié à l’entreprise de construction Kumpen, il a relevé le pari de créer, en respectant les limites du budget, un bâtiment fonctionnel et durable, dans lequel on séjourne avec plaisir.

Environnement hétérogène

Le nouveau bâtiment est situé entre le centre commercial Westrand – une construction brutaliste en béton, une rangée de maisons et la réserve naturelle Wolfsputten. Trois éléments très différents, auxquels l’académie de musique tente malgré tout de répondre sur tous les côtés. Ainsi, le bâtiment adopte un profil bas au bout de la rue puis prend progressivement de la hauteur pour assumer la confrontation avec le centre commercial. Du côté du bois, une façade discrète en aluminium offre un miroir à la nature, tandis que la ligne de toit des façades principales épouse la forme des pignons des habitations situées de l’autre côté de la rue.

La façade de rue est très particulière : des lamelles de verre y sont montées perpendiculairement. D’un côté, elles sont imprimées d’un montage photo représentant le bois, de telle sorte que le bâtiment semble se fondre dans la verdure lorsqu’on marche vers la réserve naturelle. L’autre face des lamelles présente des à-plats de couleur, basés sur une toile de Hoppenbrouwers, l’architecte du centre commercial Westrand. Pieter Broekaert, chef de projet chez Kumpen, se souvient : “Nous avons fait plusieurs essais pour trouver la largeur et la distance idéale entre les panneaux de verre. Les motifs ont été émaillés avec un procédé spécial et une couche intermédiaire opaque a été apposée entre deux feuilles de verre pour empêcher que la couleur d’une face ne soit visible de l’autre.”

Défi constructif

Du côté du Westrand, les deux bâtiments entrent en dialogue. Le spectaculaire auvent, qui abrite la salle de concert, forme une pointe solide qui s’oppose à la massivité du bâtiment construit par Hoppenbrouwers. Sous l’auvent naît un espace public couvert propice aux activités par tous temps, et où les parents peuvent déposer et reprendre leurs enfants sans craindre la pluie. L’auvent est d’autant plus impressionnant que la façade qu’il surplombe est entièrement vitrée. Carlos Arroyo explique cette impression par le 'truc du miroir' : “Le verre de la façade a plusieurs niveaux d’opacité : les portes sont bien transparentes, le panneau à côté permet encore de voir un peu à travers, mais le suivant, qui cache un mur, est un vrai miroir. On crée ainsi l’illusion que toute la salle de concert flotte dans l’air.”

La construction ne fut pas une sinécure. L’auvent possède deux disques de béton comme façades latérales, maintenues ensemble au moyen de poutres lamellées en bois, de croix en acier et, aux extrémités, de poutrelles en acier. “Avant que toutes les poutrelles ne soient en place, il a fallu étançonner fortement le béton,” raconte Pieter Broekaert. “Et ce n’a pas été le seul défi. Les façades principales sont pleines de fenêtres qui se touchent aux angles, ce qui n’est pas évident d’un point de vue constructif. Chaque jour a apporté son lot de soucis, mais le résultat en vaut la peine.”

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