Anvers et les défis de la construction en hauteur : divergences et incertitudes

Le nouvel axe de la municipalité d'Anvers en matière de construction en hauteur, tel que prôné dans son nouveau code de construction, souffre d'un "manque de vision" et d'un manque de transparence. "Sans transparence, on risque de voir des protestations pour n'importe quel motif", avertit Guy Vloebergh, président d'un conseil consultatif en aménagement du territoire. "Il n'existe plus de vision claire ni de directives claires sur ce qui convient ou ne convient pas à la construction en hauteur." L'avis très attendu de la Commission communale de l'aménagement du territoire (Gecoro) sur le nouveau code de construction d'Anvers ne mâche pas ses mots.

Cet été, la ville d'Anvers a dévoilé un nouveau code de construction épuré auquel les projets doivent se conformer pour obtenir un permis. Un objectif majeur est de permettre davantage de constructions en hauteur. En utilisant mieux l'espace existant, la ville vise à favoriser la transition de la construction - l'ambition flamande de ne plus empiéter sur les espaces verts d'ici 2040.

Pour ce faire, Anvers souhaite assouplir considérablement les règles concernant la construction en hauteur. Aujourd'hui, une restriction importante est la nécessité que la hauteur des projets soit "en harmonie" avec l'environnement existant. Désormais, les demandes ne doivent être que "compatibles" avec l'environnement "actuel ou prévu", afin d'être évaluées selon la vision future souhaitée par la ville. Une procédure spéciale pour les bâtiments de plus de 50 mètres, impliquant un avis, et une note directive pour la construction en hauteur sont abandonnées.

La nouvelle approche de la construction en hauteur ainsi que la suppression de la règle d'harmonie existante suscitent une "inquiétude sincère" au sein de la Gecoro, chargée de veiller en tant que commission indépendante à l'aménagement du territoire de la ville. Autoriser des exceptions à la règle d'harmonie sans cadre clair est "risqué", indique le rapport de douze pages de la Gecoro sur la révision du code de construction. Il est nécessaire de tenir compte de la capacité spatiale de l'environnement où les nouveaux projets sont prévus. La clarté actuelle sur les endroits où la construction en hauteur est possible risque d'être remplacée par une "boîte noire" opaque, met en garde Guy Vloebergh, professeur en aménagement du territoire (UAntwerpen) et président de la Gecoro d'Anvers.

"Le code de construction fait référence à un 'guide de transformation' pour remplacer la règle d'harmonie, mais personne n'a encore vu ce guide. Il est également étrange de ne pas d'abord élaborer un guide avec des principes pour ensuite les intégrer dans le code de construction. Actuellement, nous avons des règles vagues et une référence à un document qui n'existe pas." Cela crée une tension entre des règles simplifiées, que Vloebergh soutient, et un manque de sécurité juridique.

Selon Vloebergh, cela affecte également la transparence et renforce la perception que les promoteurs immobiliers peuvent conclure des accords dans l'ombre. Parallèlement, le risque de protestations et de réclamations augmente, ce qui entraîne des retards, ce qui dérange Annick De Ridder (N-VA), échevine de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire. "Si vous n'êtes pas transparent, il y a de fortes chances que les gens protestent contre n'importe quel projet, qu'il soit bon ou mauvais. Vous sappez le consensus", explique Vloebergh.

Il plaide donc également en faveur du maintien de l'obligation d'avis de la Gecoro pour les nouveaux bâtiments de plus de 50 mètres. De plus, la Gecoro insiste pour une nouvelle réduction des normes de stationnement, déterminant la quantité d'espace de stationnement à prévoir pour un projet de construction. "La norme de stationnement reste irréalistement élevée par rapport à d'autres villes. Cela attire trop de voitures en ville. Les promoteurs se plaignent également de ne pas pouvoir vendre tous les espaces de stationnement", explique Vloebergh. Il espère que l'administration communale tiendra compte de l'avis de la Gecoro. "Il y a eu beaucoup de travail et d'expertise

Source De Tijd

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