Archi-militant : A Wavre, les fantômes de la Vinaigrerie doivent bien se marrer…

  • image

Les chemins de la politique sont souvent impénétrables. A Wavre, on ignore pourquoi une CCATM n'a pas été créée plus tôt. En revanche, on sait que cette absence est à l'origine du parcours chaotique du projet de l'hôtel-tour de la cité du Maca.

 

A Wavre, le bien-nommé hôtel-tour - les bureaux d'architectes Arte Polis, autrefois dirigé par Aldo Sanguinetti (décédé en 2018), et Archi2000 le voyaient culminer à plus de 120 mètres de hauteur - a sombré corps et biens malgré un permis unique accordé en 2017. A l'époque, architectura.be n’avait pas manqué de présenter ce projet en soulignant d’ailleurs son positionnement un peu tronqué. En effet, les plans déposés étaient ceux d'un immeuble de prestige, tandis que la communication présentait une réalisation « tendant à lutter contre l'étalement urbain ».


Invraisemblable gymkhana
La question n'est pas là, mais dans l'invraisemblable gymkhana auquel ont dû se soumettre le maître d'ouvrage Michel Dothey, mais aussi Arte Polis dans un premier temps et Archi2000 dans un second temps, pour arriver en fin de compte à un arrêt de mort signé pour le projet de réaffectation du site et du bâtiment de l'ancienne vinaigrerie de Wavre (propriété de la famille Dothey, jadis installée à Bruxelles). Car, du permis octroyé par la ville de Wavre alors dirigée par Charles Michel, on est passé à un permis cassé sur recours par l'ancien ministre Carlo Di Antonio.


Projet raboté, mais pas assez
Le projet de conversion était alors ressorti raboté de quelque 26 mètres, mais avec un peu plus d'épaisseur au début 2019. Il s'agissait ainsi de rassurer les propriétaires des magnifiques radars de la base aérienne de Beauvechain et les riverains de Wavre plus habitués au caractère conventionnel des maisons de ville des années '50 qu'à une architecture audacieuse. Las, quelques semaines plus tard, le collège a décidé de s'aligner sur l'avis négatif rendu par les services du fonctionnaire technique (DGRNE) et du fonctionnaire délégué (DGATLP) de la Région wallonne. Tandis que, du côté de la ville de Wavre, comme pour amener les derniers clous qui manquaient au cercueil du projet et de son promoteur, les autorités et le successeur de Charles Michel, Françoise Pigeolet, ont finalement décidé de se doter d'une Commission consultative communale d'aménagement du territoire et de la mobilité (CCATM).


Où est la CCATM ?
On connaît la suite : délesté d'une partie importante de ses ressources financières et dégoûté, Michel Dothey a décidé de jeter le gant et de revendre le site. Que n'aurait-on pas pu doter plus tôt Wavre de cette CCATM ? Cela aurait évité bien des discussions, bien des pertes d'argent et cela aurait permis au demeurant de solder plus rapidement le sort de cette friche. Sur les hauteurs de Wavre, aujourd’hui, les fantômes de la vieille Vinaigrerie doivent bien se marrer...
 

  • Partager cet article

Nos partenaires