Archi-militant : Des experts comme ça, on en redemande

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A Bruxelles, en marge du Plan Urgence Logement, un Comité Scientifique du Logement a été constitué. Avec, à sa tête, un Benoît Moritz visiblement pas du tout désabusé après son éviction du poste de bouwmeester.

 

Beaucoup a été dit et écrit à propos de l'éviction de Benoît Moritz face à Kristiaan Borret, tous deux alors en lice pour le poste de bouwmeester en région de Bruxelles-Capitale. On sait que c'est le second qui l'a finalement emporté, après un recours introduit au Conseil d'Etat par le premier pour non-respect des critères d'attribution prévus par le cahier spécial des charges et pour non-prise en compte du rôle du comité d'avis. Depuis, on le sait, tout est rentré dans l'ordre. Borret a rempilé pour un deuxième mandat de bouwmeester.

Et Moritz s'est replongé dans ses dossiers d'architecture et d'urbanisme au MSA et de chargé de cours à l'ULB. En fin de compte, les Bruxellois – et en particulier les plus précarisés d'entre eux – n'ont pas perdu au change. En effet, après avoir lâché l'os du bouwmeester, Moritz s'est investi dans le CSL, un Comité Scientifique mandaté par la RBC pour cogiter sur la question du logement et du vivre en ville dans et après le contexte COVID19, comité dont il a assuré la présidence.

Que retire-t-on de la lecture du document de synthèse de moins de 50 pages remis il y a peu au commanditaire ? Et bien, 50 pages de réflexions utiles et d'analyse subtile de la situation complexe de Bruxelles en matière de logement. Un concentré d'intelligence qui présente l'avantage de faire des propositions concrètes et pour certaines applicables à très court terme, pour rendre vi(v)able le logement, mieux comprendre et appréhender les marqueurs sociaux et les facteurs de dualisation sociale (terrasse, balcon ou, volupté suprême, un jardin privatif).

La démarche engagée prend également à bras le corps des éléments strictement liés à l'architecture en abordant par exemple les couples architecture et climat, architecture et crise sanitaire, voire des thèmes généralement laissés en friche comme l'architecture des genres (familles homoparentales, pluriparentales, pluriculturelles...). Par rapport aux thématiques traitées par le Plan d'Urgence Logement, le CSL n'a pas gardé sa langue en poche : si les experts du CSL ont bien noté que le chapitre de la Déclaration de politique générale du Gouvernement (2019-2024) relatif au «Plan d’urgence pour la politique sociale du logement» contenait bien une série d’éléments relatifs à ces sujets, ses experts ne se sont pas privés de relever que les instruments et les outils opérationnels manquaient à ce jour pour avancer concrètement...

Comme le CSL l'écrit noir sur blanc, « in fine, il revient bien évidemment au Gouvernement bruxellois de décider de la suite à donner à chaque recommandation ainsi que de l’institution qui sera responsable de son développement et implémentation. Il conviendra également de prévoir le cadre budgétaire nécessaire permettant à chaque institution d’implémenter la recommandation qui lui est adressée », mais ça, c'est une autre histoire…

 

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