Archi-militant | Eglise Saint-Hubert: plus près de toi mon Dieu
Le sort à réserver à l'église Saint-Hubert de Watermael-Boitsfort a été maintes fois évoqué dans les colonnes d'Architectura, mais au niveau de l'évolution du dossier, rien ne bouge. Et tout bien considéré, on a l'impression que c'est pour l'éternité.
En fort mauvais état, l'édifice religieux néo-gothique a été construit en 1908. Il fait l'objet d'un projet de reconversion basé sur une désacralisation partielle des lieux qui n'a toujours pas abouti près de 15 ans après l'ouverture du dossier. Dès 2010, on se souvient que l'Ecolo Olivier Deleuze était aux commandes de la commune. Et il y a fort à parier que les poils de son épaisse moustache ont pris un solide coup de gris à cause de ce dossier.
Depuis, l'homme vert a passé la main à David Leisterh (MR-Engagés). Et force est de reconnaître que le nouveau bourgmestre n'en mène pas (plus) large. Bien au contraire: depuis le dépôt de la "nouvelle" demande de permis (elle date tout de même déjà de 2023) par le bureau Hylé portant sur la création de 37 logements et sur la conservation d’un espace cultuel, rien ne va plus. Le dossier est soumis à enquête publique et examiné par la Commission de Concertation en 2024. Comme nous l'expliquions il y a quelques mois, le permis d’urbanisme pour la version la plus récente n’a toujours pas été délivré, malgré un avis favorable conditionnel de la Commission de Concertation en octobre 2024. Bref, c'est du sur-place total auquel l'absence de gouvernement et les interactions complexes entre les organes chargés de statuer sur le dossier ne sont bien sûr pas étrangères. Au sud du pays, nous échappons par chance encore à ce type de mille-feuilles.
Aujourd'hui, le temps passé entre l’avis rendu par la commission de concertation et la décision du fonctionnaire délégué régional place le projet dans une position encore plus délicate. Sans compter les complications liées au PRAS (plan régional d’affectation du sol) portant sur une foultitude de détails techniques qui viennent compliquer encore un peu plus ce jeu de mikado: modification des voiries, éléments en saillie sur façade, densité, classement des bâtiments, mobilité…
On l'aura compris, ces prescriptions imposent des contraintes fortes dont l'édifice croulant ne peut plus s'accommoder beaucoup plus longtemps, sauf à admettre que l'effondrement d'une église aussi mastoque dans un quartier densément peuplé soit un cataclysme moins grave qu'un gouvernement bruxellois toujours pas formé…