Archi-militant | Saint-Coppieters, priez pour nous…
À chaque fois qu'il m'est donné de comparer la Flandre et la Wallonie, je dois bien avouer que dans bien des domaines, la première précède souvent la deuxième. Ce n'est déjà guère enthousiasmant pour le Wallon que je suis. Mais, en matière de prévention "amiante", quand la Wallonie réussit la performance d'arriver en queue de classement derrière une Région de Bruxelles-Capitale dont le bâti est pourtant bien plus ancien que le bâti wallon, l'absence d'enthousiasme se transforme carrément en honte...
On dit souvent que c'est par le politique que les progrès se réalisent. C'est le cas dans le dossier de l'amiante avec une Zuhal Demir dont je n'affectionne pourtant pas particulièrement les prises de position) qui a mis les producteurs d'amiante devant leurs responsabilités. Mais ce n'est malheureusement pas le cas d'Yves Coppieters. Au Parlement wallon, à chaque fois qu'un député interpelle notre ministre de la Santé (qui cumule d'ailleurs avec cette prérogative celle de l'Environnement) sur la question éminemment importante de la gestion de l'amiante dans les bâtiments professionnels ou privés, rien ne sort de sa bouche. Pas l'ombre d'une pensée projetée. Pas une seule perspective positive. À chaque fois qu'il est amené à expliquer ce qui est prévu à long, moyen ou court terme, l'ancien Monsieur COVID de seconde zone ne trouve rien mieux que de recycler ad libitum cette mission d'évaluation des quantités d'amiante présentes dans les bâtiments wallons confiée en 2018 à l'Institut Scientifique de Service Public (ISSeP).
Que voulez-vous ? Quand on n'a pas d'idées. Il vaut mieux savoir tirer les bonnes ficelles, quitte à exploiter les acquis d'une majorité que les Engagés ont abondamment critiquée lorsqu’ils occupaient les bancs de l'opposition. À sa décharge, Yves Coppieters n'évoluait alors pas encore en politique. Et c'est essentiellement au chef de file de la formation François Desquesnes que l'on doit les critiques en rafale adressées au gouvernement. Un gouvernement qui avait pourtant à mon sens au moins eu le mérite de pointer la nécessité de savoir approximativement combien de tonnes d'amiante nous pendent au-dessus de la tête en Région wallonne.
Pendant ce temps, pour celles et ceux qui achètent une maison, pour celles et ceux qui rénovent, pour celles et ceux qui vivent ou qui travaillent dans un bâtiment potentiellement (et même très certainement) garni ici et là d'amiante, mais aussi pour les architectes, les ouvriers du secteur de la construction, les électriciens, les chauffagistes, reste à prier le bon dieu et à brûler un cierge. Avec un peu de chance, ça les protégera mieux que le charabia de Coppieters au Parlement wallon. Ah oui, encore ceci : avant de devenir homme politique, c'était quoi encore la profession de Coppieters?