Archi-militant | Un chic type ce Willy, comme on n’en fait plus

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Il y a presque un an, j'ai écrit dans les colonnes d’Architectura un billet d’humeur consacré à l’entrepreneur de Flandre orientale Willy Naessens. Willy que j’ai qualifié de Cendrillon XXL des temps modernes. Willy qui est né un 14 février, jour de la Saint-Valentin. Willy qui a commencé de zéro pour voir aujourd’hui son nom affiché un peu partout en Belgique, mais aussi en France et aux Pays-Bas. Et Willy qui est parti après une bête chute et une fracture de la hanche.

Les premiers pronostics n’étaient pas franchement bons. Mais, en homme qui ne lâche rien, Willy a repris du poil de la bête à l’hôpital. Puis, les choses se sont à nouveau compliquées sur le plan médical. Vous me direz que 86 ans est un âge assez commun pour partir, mais ses proches, ses collaborateurs, et ceux qui l’ont bien connu auraient assurément encore voulu être à ses côtés dix, quinze, vingt ans de plus.

Pour ma part, en apprenant son décès il y a quelques jours, j'avoue avoir été pris d'une certaine tristesse. Non pas que j’étais proche de l’homme, ni que je le connaissais assez pour pouvoir me permettre de m’épancher, mais ce départ me renvoie à la fois la fragilité de la vie, me jette en pleine face ce contraste entre la manière brutale dont nous pouvons tous disparaître un jour ou l’autre et la rémanence des choses que l’on a contribué à construire, et qui nous survivent. Et sur ses près de 60 années de labeur, il en aura laissé des choses ce sacré Willy. Avec cette détermination toute flamande, une entreprise au chiffre d'affaires d'un milliard d'euros et, surtout, forte de 2.500 collaborateurs. Avec des débuts dans l'élevage de volailles, auquel l'alimentation pour élevage s'est bien vite ajoutée. Puis les tournées en camionnette sonorisée pour vendre cette fameuse alimentation aux autres éleveurs de sa région. Puis la construction de son premier poulailler, de sa première piscine, de ses premiers bâtiments industriels etc.

Ce qui touche aussi lorsqu’on regarde son parcours, c’est cette détermination à vaincre la maladie lorsque le cancer le touche à plusieurs juste après avoir franchi le cap de la cinquantaine. Ce sont aussi les gestes très concrets et très altruistes qu'il a posés pour payer la note d'hôpital d'une jeune fille dont la famille modeste ne pouvait payer la transplantation de moëlle osseuse. Bref, un chic type ce Willy. Comme on n'en fait plus.

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