Belle pirouette architecturale pour l’ESAC
Depuis les années ’90, l’Atelier d’Architecture Daniel Delgoffe conçoit des projets de rénovation et de construction d’établissements scolaires. Pour l’Ecole Supérieure des Arts du Cirque (ESAC) à Anderlecht, les architectes ont combiné les deux à la demande du Service Public Francophone Bruxellois, responsable de l’enseignement et de la formation en Région de Bruxelles-Capitale.
L’Ecole Supérieure des Arts du Cirque est la seule école en Belgique offrant une formation officielle dans ce domaine. Les études, organisées en trois ans, sont sanctionnées par un diplôme de bachelier en arts du spectacle et techniques de diffusion et de communication – option Arts du cirque. Désormais située à Anderlecht, sur le campus du CERIA, elle se compose de différentes salles d’entraînement, de danse, d’art dramatique, d’acrobaties et de trampoline ainsi que d’une salle de spectacle de 250 places.
Implantation et intégration
L’Ecole Supérieure des Arts du Cirque s’est installée à la fois dans une ancienne chaufferie désaffectée du campus et dans une toute nouvelle construction, le tout pour un volume de 4 000 m2. « L’école s’est implantée dans le site du CERIA organisé selon le modèle de campus, objets posés sur un grand tapis vert et alignés selon une grande maille orthogonale positionnée en oblique par rapport au canal », explique l’architecte Daniel Delgoffe. « Le bâtiment chaufferie existant fait exception au système puisqu’il s’oriente selon l’axe de la berge et fait face au paysage fluvial. Afin d’affirmer de manière cohérente l’ancrage de l’ESAC dans son site et de l’articuler au grand paysage comme à la composition interne du campus, l’extension s’est positionnée dans l’orthogonalité de la grande maille originelle, à l’avant de la chaufferie. Cette géométrie s’enrichit de la prise en compte de la spécificité du lieu, notamment par l’intégration des perspectives. »
La nouvelle construction a été traitée comme un mono-volume simple et sans mimétisme, afin de l’inscrire dans le renouveau du campus. Quant aux espaces cadrés par les deux bâtiments, l’ancien et le nouveau, ils sont d’échelle plus humaine et jouent le rôle de parvis d’accueil.
Une spatialité capitale
Daniel Delgoffe : « De façon générale, nous avons privilégié un “monde“ à vivre, caractérisé par la convivialité, et la flexibilité. Un dialogue entre l’existant et les éléments ajoutés a été créé afin de conserver la mémoire du lieu. L’intervention maintient autant que possible en l’état les éléments forts du bâtiment telle la structure en béton. »
Dans le volume existant, le choix a été fait de proposer des solutions rationnelles au profit de grandes perspectives, des lumières subtiles, généreuses et contrôlées. « Nous obtenons ainsi une grande compacité qui libère le grand vide tout en offrant des liens visuels entre l’ensemble des fonctions. Chaque activité dispose d’un lieu propre, mais tous les utilisateurs peuvent conserver la perception des autres et l’impression de la collectivité. »
La salle de création est traitée comme une black box, tout en disposant de vitrages en partie basse de telle sorte que les élèves puissent percevoir le campus et être vus. L’espace trampoline y est naturellement contigu afin de permettre d’y installer les gradins et d’obtenir une grande flexibilité d’usage.
Le projet de l’ESAC a été nominé au célèbre European Union Prize for Contemporary Architecture – Mies van der Rohe Award 2019.