C’est désormais officiel : Lisa De Visscher devient la nouvelle Bouwmeester bruxelloise
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© Alexander Meeus
Met Lisa De Visscher haalt Brussel niet alleen een nieuwe bouwmeester binnen, maar ook voor het eerst een vrouw in dit sleutelambt.
Après une procédure dont le verdict était connu depuis fin juin, Lisa De Visscher est désormais officiellement nommée Brusselse Bouwmeester Maître Architecte (BMA). La confirmation aura pris cinq mois, faute de gouvernement pleinement opérationnel au sein de la Région bruxelloise. Durant cette période, le mandat du bouwmeester sortant, Kristiaan Borret, a été prolongé à deux reprises, jusqu’à ce qu’il annonce fin août qu’il ne souhaitait pas d’extension supplémentaire. Depuis le 31 août, la fonction était donc vacante, renforçant l’urgence de la nomination. Avec De Visscher, Bruxelles se dote d’une nouvelle bouwmeester, et pour la première fois, d’une femme à cette fonction stratégique.
Lisa De Visscher s’est imposée comme la candidate la plus forte lors de la procédure publique de sélection et a reçu de la part du jury une évaluation unanime qualifiée de “très bonne”. Ce consensus a limité les contestations de fond, même si des tensions politiques demeuraient en coulisses. La Secrétaire d’État Ans Persoons (Vooruit) a porté la nomination semaine après semaine au gouvernement, tandis que certains, notamment du côté du MR, réclamaient une révision du rôle de bouwmeester, jugé trop coûteux et peu efficace. La décision a finalement été validée, soutenue par des avis juridiques favorables et l’aval de l’Inspection des Finances sur ce qu’un gouvernement en affaires courantes peut encore décider.
Les mois sans bouwmeester n’ont pas été sans conséquences. À Bruxelles, tout projet nécessitant un permis au-delà de 5.000 m² doit obligatoirement obtenir l’avis du BMA, qu’il s’agisse d’infrastructures publiques ou de projets privés. Sans cet avis, les permis risquent d’être fragilisés juridiquement et donc contestables. Le gouvernement justifie ainsi qu’un tel vide ne pouvait perdurer, notamment pour éviter des répercussions économiques. Le bouwmeesterschap joue un rôle pivot dans l’assurance qualité du développement urbain. Le BMA conseille le gouvernement en toute indépendance et veille, via des procédures transparentes, à ce que les grandes opérations architecturales respectent non seulement les réglementations, mais améliorent aussi la ville.
Sur le fond, De Visscher correspond pleinement à cette mission. Elle est surtout connue comme ancienne rédactrice en chef d’A+ Architecture in Belgium, où elle a contribué à structurer le débat national sur la qualité architecturale. Elle enseigne également à l’ULiège, conçoit des expositions et publie en tant que critique. Son parcours ne se limite toutefois pas à la théorie : elle a travaillé pour Baumschlager Eberle Architects en Autriche et pour Neutelings Riedijk Architects aux Pays-Bas. Cette combinaison d’expérience de terrain et de réflexion critique constitue un profil particulièrement adapté à une ville où intérêts publics et privés s’entrecroisent en permanence.
BMA : focus sur la qualité et la qualité de vie
Dans sa première réaction, De Visscher se présente clairement comme une conciliatrice. Avec l’équipe du BMA et les acteurs de la filière, elle souhaite “renforcer la qualité architecturale de la ville” et “mettre la priorité sur la qualité de vie de tous les Bruxellois”. Un positionnement aligné sur les quatre piliers de travail du BMA : concours, recherche de projet, avis et label BMA. La culture du concours reste un outil essentiel pour la Secrétaire d’État Ans Persoons : elle garantit des projets de meilleure qualité, renforce l’aura internationale et offre une chance équitable aux bureaux émergents. La nouvelle bouwmeester devra affiner ces instruments et maintenir un débat public actif autour de ces pratiques.
Cette nomination s’inscrit également dans une tendance plus large en Belgique. Après la récente entrée en fonction de Véronique Claessens comme première Bouwmeester flamande, Bruxelles suit désormais avec De Visscher comme première femme à occuper ce rôle. Au-delà du symbole, la mission est considérable : agir comme guide indépendant et constructif dans une métropole complexe qui construit, densifie, rénove et se répare simultanément. De Visscher prendra ses fonctions le 15 décembre 2025. Après cinq mois d’immobilisme politique, Bruxelles retrouve une bouwmeester — et une voix capable de remettre la qualité architecturale et la qualité de vie au cœur du projet urbain.