I love Mons, cri du coeur... et combat pour les droits des architectes

  • image
  • image
  • image

"I love Mons", c'est sous cette appellation que le projet aussi appelé "Caserne" (parce que situé sur le site de l'ancienne Caserne Léopold à Mons), a été présenté sur Architectura suite à sa double reconnaissance lors du Grand Prix d'Architecture de Wallonie 2015. Ce cri d'amour est depuis lors partagé par les habitants du complexe résidentiel, enthousiastes sur leur nouveau logement en coeur de ville. Alors que la quasi totalité des appartements sont occupés, nous avons voulu faire le point sur le combat que mène le bureau Matador pour faire valoir ses droits et ceux de toute une profession.

Un projet maintes fois reconnu

Le célèbre architecte madrilène Alberto Campo Baeza, de passage à Mons en mars dernier, disait en visitant le quartier « Caserne » : « Ce projet, il a toujours été là, non ?! ». Comme si le projet procédait d’une forme d’évidence, tant dans son inscription urbaine que dans son écriture architecturale, se nourrissant mutuellement l’une l’autre. C’est probablement cette même évidence qui a poussé l’équipe rédactionnelle et le comité international de sélection du futur ouvrage «INVENTAIRE #2» à sélectionner le projet pour faire partie des 150 réalisations représentatives d’une architecture d’auteur en Fédération Wallonie Bruxelles durant ces trois dernières années.

 

Et pourtant...

Pourtant, et malgré un combat acharné pour faire valoir leurs droits et ceux d’une profession toute entière, les architectes du bureau Matador n’ont pas réussi à convaincre le monde politique et administratif de la région wallonne que les interventions violentes qui avaient été imposées par voie de justice par le fonctionnaire délégué de la région de Mons étaient en fait un outrage arbitraire et une violation au droit moral à l’intégrité de l’œuvre.

Fort du soutien de près de 2200 signatures et de l’indignation de la presse, de la profession et d’une partie non négligeable du monde universitaire, le bureau Matador a suivi le conseil pragmatique et cynique du Ministre Di Antonio en charge de l’aménagement du territoire.

Une procédure en tierce opposition a été entamée en février de cette année 2016 auprès de la 2ème chambre civile du tribunal de première instance de Mons par Olivier Bourez et Marc Mawet ainsi que par leur société d’architectes. Afin de laisser la justice travailler en toute sérénité et indépendance, ils n’ont pas souhaité commenter d’avantage ce qu’ils continuent à considérer comme un triste épisode d’une très belle aventure. Toujours convaincus que les valeurs qu’ils défendent dépassent le stricte cas de ce dossier, mais aussi de leur bureau voire de la profession d’architecte, ils ont lancé en février dernier un appel de fonds qui a rencontré un franc succès. Le montant obtenu pour assurer la prise en charge d’une partie des frais qui seront engagés dans cette procédure a dépassé de 115% le niveau espéré. De très nombreux donateurs de tous univers ont ainsi confirmé la légitimité d’un combat et le soutien manifeste à cette action.  

 

Un projet qui en amène déjà d'autres

La qualité du projet montois a permis à Matador d'être sélectionné, en association avec l'agence d'architecture lilloise de Alzua, pour un concours sur invitation pour l’îlot Vandenabeele à Dunkerque. Il s'agit d'une grosse opération de développement  d'un programme d’hébergement touristique et d’affaires, d’équipement touristique associé et de logements en bord de mer dans la station balnéaire de Dunkerque – Malo-les-Bains. La maîtrise d’ouvrage est assurée par la ville de Dunkerque qui entend valoriser par ce projet l’articulation entre la ville et la plage, entre les infrastructures touristiques et les équipements culturels à proximité, le FRAC et le LAAC. Les partenaires immobiliers sont "Spie Batignolles" pour la France et "Life" pour la Belgique. Serge Hannecart, de "Life", est aussi à la tête de la société "Himmos", promotrice du projet Caserne.

  • Partager cet article

Nos partenaires