Le futur Centre Intégré pour usagers de drogues en grande précarité : un projet innovant de cohésion sociale

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La Région de Bruxelles-Capitale a dévoilé récemment l'équipe ayant remporté le marché public pour la conception du bâtiment du futur Centre Intégré pour usagers de drogues en grande précarité, qui sera construit à l’horizon 2026 aux abords du canal, en face de Tour et Taxis. Les bureaux d’architecture Bogdan & Van Broeck et BC Architects & Studies seront chargés de sa conception, avec l'aide d'une équipe pluridisciplinaire composée d'Alive Architecture (participation et appropriation de la ville, BAS (stabilité), SB Heedfeld (techniques spéciales), Daidalos Peutz (PEB et acoustique) et Studio v2 (BIM).

 

Ce nouveau bâtiment sera érigé au 55 Avenue du Port, à côté du siège du Port de Bruxelles, lequel bénéficiera également de locaux dans le futur bâtiment. Ce projet de construction neuve (après démolition de deux bâtiments vétustes) porte sur environ 5000 m² bruts, dont un peu plus de 4000 m² pour le Centre Intégré et près de 1000 m² pour le Port.

Un dispositif innovant de cohésion sociale, au bénéfice des publics fragilisés comme du quartier

La Région prévoit l’ouverture du Centre Intégré pour usagers de drogues en grande précarité en 2026. Cette étape est la première d’un long parcours jusqu’à l’inauguration du bâtiment. Son intégration à la vie du quartier constitue un point particulier d’attention de la part des autorités. L’aboutissement du projet sera donc précédé d’un processus d’information étendu auprès des riverains et des acteurs clefs du quartier (acteurs locaux, associations, …) qui offre la possibilité d’échanger sur le long terme, de façon régulière. Dans ce cadre, les partenaires du projet, les acteurs du champ sanitaire et du champ de la prévention et de la sécurité (gardiens de la paix, police, justice, gardiens de parc, médecins, psychologues, travailleurs de rue, etc.) travaillent en convergence pour organiser et soutenir ce processus.

Un projet résolument ancré dans son contexte

Gilles Delforge, le directeur de la SAU, précise que « La SAU avait reçu 30 candidatures de qualité lors de la première phase de lancement du marché public européen, puis elle avait shortlisté 5 équipes pour remettre un projet. Le jury a estimé que le projet de Bogdan Van Broeck – BC Architects répondait le mieux aux différentes attentes du marché et ce choix a été validé par les différentes parties. L’architecture du projet se veut conviviale : le traitement des façades est chaleureux, des liens forts sont créés entre le rez-de-chaussée et l’espace extérieur. Le bâtiment véhicule une image positive des équipements publics créés et représente une plus-value au paysage urbain de la zone du canal. » Gilles Delforge se réjouit que « la SAU, qui pilote par ailleurs la mise en œuvre de grands projets d’aménagement urbain, puisse mettre une nouvelle fois au service de la Région sa polyvalence pour la réalisation d’équipements publics d’envergure régionale, de natures très différentes les uns des autres. En plus de ce futur centre intégré pour usagers de drogues, la SAU concrétise aussi actuellement des projets d’équipements qui incluent des fonctions culturelles, médiatiques, de secours, sportives, académiques… Comme chaque fois, la SAU remplit ce rôle en coordonnant l’action des divers partenaires concernés, en étroite concertation avec eux ».

Une auberge sur les berges du canal

L’équipe d’architectes qui a conçu le futur Centre intégré explique qu’« Il était évident de concevoir une architecture chaude et accueillante, une architecture qui ne parle pas de soi mais qui donne du sens… Avec ce refuge pour l’un des groupes les plus faibles de la société, cette société montre sa qualité morale. Le Centre intégré est une auberge du 21e siècle: un lieu urbain comprenant des résidences temporaires, des espaces dédiés au bien-être des humains et à la rencontre de la communauté. Loin de l’institution au caractère anonyme, le projet est une juxtaposition de plusieurs « maisons ». Ces maisons sont autonomes mais en même temps bien connectées. Cette configuration affirme le caractère domestique du projet. Plutôt qu’une organisation sur de larges plateaux, le projet se base sur une émergence de volumes sur un socle commun. Ce socle, avec ces espaces accueillants, fonctionne comme un soubassement qui reçoit et qui guide les usagers. Il comprend un porche d’entrée, un jardin central et une loggia avec vue sur le canal. L’ensemble fait l’analogie avec l’auberge traditionnelle composée de divers bâtiments à plusieurs étages entourant une grande cour, reliés à la rue par un passage.

Construire pour le futur

Le projet met fin aux apports épuisants et aux évacuations polluantes de matériaux, d’énergie et d’eau, et transforme tout en un modèle circulaire local. Idem pour des matériaux de construction comme le bois, qui contiennent du CO2 non fossile et sont ainsi de véritables réservoirs de CO2: traditionnels et innovants, logiques et peu coûteux.
À côté des vecteurs classiques de la durabilité (émissions, biodiversité, flexibilité et longue vie d’un bâtiment) le projet focalise aussi sur la durabilité sociétale et socio-culturelle, alignée sur le concept européen de ‘Baukultur’. Un bâtiment que nous aimons tous — parce qu’il nous aime tous — dure plus longtemps car il est porté et apprécié par tous. Un point d’ancrage dans un monde dur devient un élément de la mémoire collective. Le Centre intégré offre un foyer confortable aux personnes fragiles, réalisé de manière durable, circulaire et à faible impact environnemental.

Vivre ensemble

Ce projet montre qu’une fonction urbaine complexe — un centre de soins de première ligne dont la ville a grand besoin autour du canal — peut coexister avec la poursuite de l’activité́ portuaire. Il répond à des préoccupations majeures de notre temps : la solidarité́ et l’économie.
Le Centre intégré est conçu comme un bâtiment qui nous relie, qui nous met en contact avec la ville et la nature, avec le parc et avec la multitude de cultures qui caractérisent Bruxelles. Il offre un espace polyvalent et ouvert au rez-de-chaussée avec un bon contrôle social actif 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Parallèlement, il est aussi un endroit où l’on peut être par soi-même sans se sentir seul.
Le Centre intégré répond à la demande de la Région de Bruxelles-Capitale et de ses citoyens de prendre soin non seulement des plus vulnérables mais de nous tous. En offrant un nouveau port à ceux qui chavirent, on confère finalement un chez soi à tous mais en lien avec l’autre, un endroit où nous trouvons notre raison d’être. »

Le projet sera financé à hauteur de 12,3 millions € dans le cadre d’une subvention régionale pour le Centre intégré et pour les aménagements réservés au Port de Bruxelles. 

 

Source sau-msi.brussels

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