Le premier centre de distribution urbaine de Wallonie ouvre la voie à Charleroi (RESERVOIR A)

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A l’Ouest de Charleroi, le nouveau centre de distribution urbaine participe à plusieurs égards à la renaissance de la ville. Le bureau d’architecture RESERVOIR A a en effet conçu le projet comme une pièce de puzzle urbain qui prend à bras le corps les enjeux territoriaux propres à Charleroi. Le nouveau dispositif sera opérationnel dès le mois de mars.

Le premier centre de distribution urbaine en Wallonie est carolorégien !

Les centres de distribution urbaine ont pour vocation de supprimer le trafic lourd lié au transport et qui encombre les centres-villes. Ils court-circuitent l’acheminement des marchandises depuis l’extérieur en proposant un vaste lieu de dépôt en périphérie. Les marchandises sont ensuite acheminées dans les commerces du centre-ville à l’aide de véhicules électriques et légers. Loin d’être anodin, ce dispositif permet de réduire la pollution et le bruit au coeur des villes mais aussi d’y fluidifier le trafic automobile. Charleroi dispose désormais du premier centre du genre en Wallonie. Le projet, subventionné par le FEDER et la Région Wallonne, est un des maillons du renouvellement urbanistique engagé par la ville.

 

Une ligne franche qui ouvre l’entrée de ville

Le projet s’implante sur un terrain en friche situé à l’entrée ouest de la ville. A cet endroit, le tissu urbain traditionnel est brutalement juxtaposé à des infrastructures périurbaines lourdes, notamment de transport. En effet, la parcelle, très étroite, est logée entre les lignes terriennes et aériennes du métro et du train. Le bureau RESERVOIR A a eu la volonté de créer un projet qui relie les différentes échelles territoriales et qui crée une entrée de ville cohérente. Formellement, le  bâtiment présente deux grandes poutres de 120 m de long. Visuellement, à l’approche de la ville, depuis le ring, celles-ci dessinent une grande ligne franche qui dialogue avec les infrastructures de transport, et en particulier avec le ring et les lignes ferroviaires aériennes.

 

Comme une pièce de puzzle

Le projet s’insère entre deux parcelles pour lesquelles l’intégration urbanistique laisse à désirer. Les infrastructures de transport ont en effet laissé de nombreux espaces résiduels non qualifiés et que le projet entend s’approprier. L’implantation et l’organisation de l’édifice sont conçues pour y « accrocher » ces espaces comme autant de « dilatations » des aménagements du nouveau centre de distribution urbaine. Ces dernières donnent de l’aisance à la construction, malgré l’étroitesse de sa parcelle, tout en profitant de son rayonnement. Le centre de distribution urbaine, tel une pièce de puzzle, remembre les espaces et donne une lecture améliorée de l’environnement global.

 

Un bâtiment aérien qui joue avec la transparence 

Le bâtiment compte 2000 m2 répartis entre un vaste hangar de stockage et des bureaux. La partie supérieure présente donc 2 poutres « aériennes » qui sont parées d’un bardage métallique. La partie basse est quant à elle traitée tout en transparence. Ceci renforce l’impression de flottement des grandes poutres. La transparence permet aussi de voir ce qu’il se passe dans le hangar. Les activités qui s’y déroulent sont perçues depuis l’extérieur, en accord avec l’atmosphère de flux et de mouvement donnée par le contexte général de transport. L’intérieur du bâtiment est ponctué d’interventions colorées et graphiques : pans de murs oranges, encadrement épais de fenêtres et composition graphique de façade humanisent les lieux. 

 

La durabilité passe par la flexibilité

Le projet est conçu comme « un dispositif structurel et architectural flexible », expliquent les architectes de RESERVOIR A. La structure est en effet surdimensionnée afin de pouvoir accueillir d’éventuelles autres fonctions comme des bureaux supplémentaires et du parking. Ces possibilités d’évolution font partie d’une démarche durable globale. En plus des dispositifs désormais obligatoires visant la durabilité et la performance énergétique des bâtiments, notons entre autres la présence de panneaux photovoltaïques qui alimentent l’entièreté de la construction (sauf la recharge des véhicules électriques) et l’emploi d’une membrane d’étanchéité de toiture blanche qui réfléchit le rayonnement solaire et offre une vue plus agréable sur la grande toiture du centre.

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