Les coulisses du nouveau Guide Bâtiment Durable

À qui est destiné le Guide Bâtiment durable ?

Sophie Bronchart : « Même si le grand public peut y accéder librement, le Guide est conçu dès le départ pour les professionnels, en visant spécifiquement le concepteur de bâtiments : l’architecte, le bureau d’étude généraliste, … Nous n’avons pas la prétention d’apporter de l’information nouvelle à un bureau d’étude spécialisé en techniques spéciales, par exemple. Nous nous situons davantage au niveau du bureau d’étude généraliste, qui va peut-être intervenir à la demande d’un architecte, sur un aspect étanchéité à l’air et isolation des parois, mais qui pourrait en profiter pour ajouter une dimension qualitative sur l’acoustique ou sur le choix des matériaux alors que son expertise se situe plutôt au niveau de la performance énergétique. Les architectes sont quant à eux très fort sollicités et n’ont pas toujours le temps de suivre ce qui se passe dans toutes les thématiques du bâtiment durable. Or, pour aller vers un bâtiment durable vraiment ambitieux, on doit passer par une vision intégrée et transversale. Souvent, le concepteur va mettre le focus sur ce qui est règlementaire, surtout en matière énergétique. Avec le Guide, on essaie de l’aider à avancer sur toutes les thématiques autres que celles de l’énergie, même si l’énergie est bien sûr largement développée. Via la maison interactive reprise en accueil du site, l’architecte va ainsi peut-être chercher une première information sur les toitures inclinées, par exemple pour savoir quelle épaisseur d’isolant mettre en sarking, et, du moins on l’espère, va trouver en quelques clics d’autres infos qui vont venir enrichir son projet : choix du matériau, intégration d’un nichoir à chauve-souris, amélioration du confort acoustique, … »

Comment ce guide a-t-il évolué depuis sa première version ?

S.B. : « La première version (2007) se présentait sous la forme de fiches imprimées, regroupées dans un classeur A4 et couvrant 5 thèmes. Ces fiches étaient également téléchargeables en format PDF sur le site de Bruxelles Environnement. Le contenu avait été rédigé par des bureaux d’étude spécialisés en bâtiment durable et proposait des informations d’ordre assez général. Il s’agissait notamment des dossiers introductifs sur les différentes thématiques que l’on peut retrouver dans la version actuelle, alors que ce qu’on développe maintenant en plus sont des solutions techniques, appelées « dispositifs ».

Ces fiches ont été mises à jour et complétées en 2009. Puis, fin 2013, le Guide est devenu un vrai site web. L’interface dynamique avec ses différentes portes d’entrées à l’information aidait le concepteur à rechercher les contenus les plus pertinents pour lui. Depuis 2007, beaucoup de bâtiments durables ont vu le jour à Bruxelles. Ils constituent pour nous une mine d’or d’informations et nous sont aussi très utiles pour illustrer le Guide.

La volonté de faire évoluer cette première version vers un guide qui abordait de manière plus technique encore les thématiques du bâtiment durable, a mis Bruxelles-Environnement devant la nécessité de s’entourer d’un plus grand nombre d’experts encore plus spécialisés que précédemment. Bruxelles-Environnement a donc lancé en 2013 un marché à lots pour couvrir l’ensemble de thématiques caractérisant le Bâtiment Durable, avec, outre l’énergie, des thèmes comme le développement de la nature,  le confort acoustique, les pollutions électromagnétiques, ….

Une nouvelle version du Guide existe depuis décembre. L’ergonomie a été fortement retravaillée et semble séduire plus d'un concepteur qui l’utilise.

Le Guide peut désormais être consulté partout et à tout moment vu qu’il est disponible en ligne. Que ce soit sur ordinateur, tablette ou smartphone car le Guide est « responsive », s’adaptant à la taille de l’écran sur lequel on le consulte. Parallèlement, une des grosses évolutions de cette dernière version, est l’adaptation de la longueur des contenus pour pouvoir obtenir rapidement l’information recherchée. C’est donc un travail sur la forme et sur le fond, puisqu’on retravaille tous les contenus du guide dans cette optique-là, pour permettre d’accéder plus directement à l’information recherchée. C’est une évolution qui va se faire de manière progressive. Nous sommes encore en train d’y travailler.

Et quant au fond ?

S.B : « Outre l’ajout de nouveaux contenus, il y a des mises à jour en fonction de l’évolution de la réglementation, tout comme celle des aides financières. C’est un peu la difficulté d’un outil comme celui-ci, qui se veut complet en rassemblant une série d’informations utiles au professionnel et lui évitant de passer d’un outil à l’autre en fonction des thèmes sur lesquels il s’interroge pour rendre son bâtiment plus durable. C’est notre objectif, mais étant donné que le paysage du bâtiment durable évolue aujourd’hui énormément (plus d’acteurs, plus d’informations proposées aux professionnels) : les 300 « dispositifs » encore à élaborer (sur les 450 que comptera le Guide au total) dans les 9 thèmes seront développés dans le Guide d’une manière succincte mais en veillant à diriger le lecteur vers des références qui lui permettront d’aller plus loin. Le gros travail consiste donc surtout, avec nos experts, à identifier des liens de qualité, pointus, reconnus … et durables.

Quelles évolutions sont-elles encore à prévoir ?

S.B : « On ajoute les nouveaux dispositifs au fur et à mesure de leur rédaction et, de ce point de vue,  le Guide sera complet en fin d’année (il comptera alors comme cela vient d’être dit 450 dispositifs). Dans les évolutions sur le moyen ou long terme, au-delà de la complétude du Guide en matière de solutions techniques, on va l’enrichir de nouveaux retours d’expérience bruxellois. L’idée sera de rassembler, via la rubrique ‘S’inspirer’, des études de cas pour illustrer de manière plus concrète ce qui a été présenté dans les contenus plus théoriques. Bonne découverte du Guide… »