Les ETICS et la sécurité incendie des façades
Le présent article du CSTC rappelle sommairement les exigences en vigueur en matière de sécurité incendie des façades. Il est également question des exigences et mesures constructives complémentaires permettant de réduire le risque de propagation de l’incendie via les façades dans le cas particulier des systèmes d’enduits sur isolation extérieure, communément appelés ETICS. Ces mesures font actuellement l’objet de discussions au sein d’un groupe de travail émanant du Conseil supérieur de la sécurité contre l’incendie et l’explosion.
Les bâtiments neufs, à l’exclusion des maisons unifamiliales, pour lesquelles aucune mesure n’est requise, sont soumis à des exigences réglementaires visant à réduire le risque de propagation de l’incendie via les façades.
Ces prescriptions concernent, d’une part, la réaction au feu du revêtement de façade (¹) (classe minimale D-s3, d1 pour les bâtiments bas et B-s3, d1 pour les bâtiments moyens et élevés) et, d’autre part, la résistance au feu de l’élément de façade et de sa liaison avec le plancher (²). Dans le cas des bâtiments moyens et élevés, l’élément de façade doit présenter une résistance au feu E60 (étanchéité au feu durant 60 minutes) sur une longueur développée minimale de 1 m (a + b + c + d, voir figure 1); celle-ci doit être calculée selon l’arrêté royal ‘Normes de prévention de base’. Seuls les éléments présentant une résistance au feu E60 sont comptabilisés, ce qui exclut donc les seuils et châssis en aluminium, les systèmes d’enduit sur EPS…
Ces dernières années ont été marquées par une augmentation des surfaces de façade isolées par l’extérieur, des épaisseurs d’isolant associées et, dès lors, des masses combustibles en façade. Le risque de migration du feu ‘dans le cœur’ du système de façade, notamment via l’isolation combustible d’un ETICS (voir figure 1), est par conséquent réel. L’incendie pourrait en quelque sorte court-circuiter la protection apportée par l’élément E60 et se propager sur une partie importante de la façade. Contrairement à certains pays limitrophes, la réglementation en vigueur en Belgique ne couvre pas ce risque. En pratique, de nombreux services d’incendie recommandent néanmoins, dans le rapport de prévention lié au permis d’urbanisme, des solutions constructives pour réduire ce risque de propagation.
L’élément de façade doit présenter une résistance au feu E60 sur une longueur développée minimale de 1 m.
Un groupe de travail émanant du Conseil supérieur de la sécurité contre l’incendie et l’explosion a pour mission de proposer des règles univoques. Les recommandations provisoires sont les suivantes (³) :
- pour les bâtiments bas (h < 10 m) : pas d’exigence complémentaire à celles actuellement en vigueur
- pour les bâtiments très élevés (h > 36 m) : incombustibilité (classe A2-s3, d1) des revêtements extérieurs et des composants substantiels de la façade
- pour les autres bâtiments (h entre 10 et 36 m) : solutions types basées sur une interruption régulière de l’isolation combustible (dans le cas des ETICS) ou de la coulisse (dans le cas d’un revêtement de façade avec lame d’air ventilée).
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