Nouveau siège central d'Agoria à Liège (SM Greisch – Archeops – Neo&Ides)
Le chantier du nouveau siège central d’Agoria Liège-Luxembourg entre dans sa dernière ligne droite. Situé à Liège, le bâtiment devrait être opérationnel pour l’automne. Derrière ses façades contemporaines et vitrées, l’immeuble abrite un centre d’affaires et de conférences ainsi que plusieurs plateaux de bureaux. Il a été conçu par les bureaux associés Greisch, Archeops et Neo & Ides.
Un nouveau siège pour une nouvelle image
Agoria, la fédération de l’industrie technologique, souhaitait moderniser ses installations et s’offrir un nouvel immeuble à l’image de ses ambitions et de son dynamisme. Le projet, dont le chantier entre dans sa dernière phase, prend place sur une large parcelle appartenant à la fédération et qui se situe dans le quartier résidentiel des Vennes, à Liège. La démolition des immeubles existants et l’acquisition de 2 maisons mitoyennes ont libéré un vaste terrain au coeur du tissu urbain. De fait, la parcelle bénéficie de 42 mètres à front de voirie et d’une profondeur de 70 mètres. L’espace disponible, le programme du projet et son implantation urbanistique créent un contexte de travail aux enjeux multiples. Agoria a souhaité rassembler une équipe plurielle et solidaire capable de lui offrir toutes les compétences nécessaires pour maîtriser l’ensemble des opérations : conception, exécution, études de stabilité et gestion des techniques spéciales, en particulier celles liées aux économies d’énergie. La construction a été confiée à l’association des bureaux Greisch, Archeops et Neo&Ides. Ainsi, l’ensemble des contraintes ont pu être traitées simultanément dès les premières esquisses pour arriver au niveau de qualité attendu par le maître de l’ouvrage.
De la densité et de la générosité
Le volume à bâtir est conséquent : 3000m2 de bureaux sont en effet prévus. L’intégration de ce programme dense dans un quartier résidentiel a fait l’objet d’une réflexion urbanistique poussée de la part des concepteurs. La proposition a eu la volonté d’être inventive et généreuse pour tous, que ce soit pour les utilisateurs ou pour les riverains. Le projet est envisagé comme une opportunité d’apporter de la qualité architecturale en coeur d’îlot. Ainsi, l’emprise au sol du bâtiment a été réduite. Il se concentre sur une partie de la parcelle et se développe vers l’intérieur du terrain. L’espace resté libre devient une venelle arborée qui donne accès à l’arrière de l’édifice et apporte une respiration dans le front bâti de la rue. Avec une surface d’implantation réduite, le bâtiment voit immanquablement la hauteur de son gabarit augmenter. La construction compte 7 étages et culmine à 26 mètres. La densité a été gérée grâce à une volumétrie ajustée qui dialogue avec son contexte. Les reculs judicieux, les proportions harmonieuses et le jeu entre le construit et le non-construit dégagent des perspectives visuelles intéressantes et instaurent des rapports équilibrés entre le projet et son environnement immédiat. La partie principale de l’édifice est mise en valeur de par son élancement et son détachement par rapport aux immeubles voisins. Quatre façades nobles se dégagent de cette configuration, offrant une vue agréable, quel que soit le point de vue.
Une architecture paysagère
Les architectes ont pris soin d’aborder l’agencement des fonctions avec le même esprit de générosité et la même volonté de proposer une grande qualité spatiale que ce soit pour le bâtiment en lui-même ou pour les espaces non-construits. La collaboration avec le bureau d’architecture paysagère Christof Menzel a permis de renforcer les liens entre l’édifice et son environnement immédiat. La configuration est conçue pour multiplier les points de vue dans les locaux, de façon directe ou indirecte. Ceci permet de donner de l’ampleur aux espaces en les prolongeant visuellement sur l’extérieur. Le plan s’articule autour d’une cour arborée, point de convergence naturel des différentes fonctions. Les architectes ont instauré une logique de transparence et d’ouverture afin que le travail de paysagiste se vive aussi depuis l’intérieur et participe à l’atmosphère des lieux. Les contacts avec les abords sont variés et combinent vues indirectes, larges baies vitrées ou encore espaces extérieurs couverts. En plus de la cour, de petits patios agrémentent les salles arrières. Ainsi, chaque espace dispose d’un rapport privilégié sur les aménagements.
Rechercher l’harmonie visuelle
Le rez-de-chaussée est occupé par la partie « publique » composée de l’accueil, de différents espaces de rencontres et de conférences et d’une brasserie, accessible aux usagers ainsi qu’au public. Les étages sont quant à eux occupés par des bureaux selon une configuration qui se répète d’étage en étage. Les fonctions s’organisent autour d’un noyau de circulation en béton qui sert de « colonne vertébrale » à l’édifice. En périphérie, la structure est par contre métallique. Une série de colonnes élancées assurent la stabilité toute en finesse et en transparence, derrière les façades vitrées. Ces dernières sont en effet très largement ouvertes sur le paysage urbain liégeois. Elles présentent une surface parfaitement plane, rythmée par l’alternance irrégulière de larges vitrages et de caissons pleins et blancs, aux dimensions variables. Une série de pare-soleil marque aussi chaque niveau d’étage, brisant l’effet monolithique de la construction tout en la protégeant des surchauffes estivales. La recherche d’harmonie visuelle se retrouve à l’intérieur. S’agissant d’un espace de représentation, les matériaux et leur mise en oeuvre sont choisis et exécutés pour participer à la prestance des lieux. Verre, surfaces plâtrées et béton apparent côtoient un revêtement de sol en granito spécialement conçu pour l’immeuble ainsi que de nombreuses finitions en métal déployé, clin d’oeil aux activités historiques de la fédération. Les détails de réalisation sont soignés, notamment au niveau de l’intégration des techniques : faux-plafonds et menuiseries intérieures camouflent élégamment tout élément inesthétique. Enfin, le travail sur la lumière et la transparence hiérarchise les espaces et participe à la compréhension du lieu et de son fonctionnement.
Economiser l’espace et l’énergie
Le bureau Neo&Ides a insufflé toutes les mesures d’économies d’énergie dès la conception, conformément aux exigences en vigueur. L’installation emploie notamment un système de free-chilling et est pilotée par un système de gestion technique centralisée. Au point de vue énergétique, la particularité du bâtiment est la réalisation de dalles activées préfabriquées en béton. Celles-ci forment un plafond froid qui régule la température du bâtiment en période estivale (night cooling). Leur face inférieure est ondulée ce qui augmente le développement de la surface de rayonnement et donc l’efficacité du système. Les dalles ont été conçues pour apporter le confort thermique attendu mais aussi pour créer une surface agréable visuellement, permettant de se passer de faux-plafonds. L’absence de finition a ici une double fonction : celle que ne pas entraver le rayonnement thermique et celle de limiter les hauteurs d’étage. Un niveau supplémentaire a ainsi pu être créé dans un gabarit limité. Le reste des techniques est intégré dans des planchers techniques ou des faux-plafonds ponctuels, limités aux espaces de circulation. Enfin, un autre défi du projet concerne l’intégration des installations techniques. En effet, situé en zone résidentielle, il était primordial d’éviter toutes nuisances pour le voisinage. L’ensemble des appareils a donc été regroupé à l’arrière de la parcelle, à l’abri des regards, derrière des murs mitoyens. Au niveau acoustique, l’installation a été surdimensionnée. Elle fonctionne ainsi à bas régime ce qui limite le bruit. Des caissettes perforées ont également été prévues pour absorber les nuisances sonores résiduelles.