Qui est James McCrery, l’architecte de la Maison Blanche choisi par Donald Trump ?

Alors que Donald Trump a annoncé la construction d’une nouvelle salle de banquet de 90.000 pieds carrés (environ 8.400 m²) à l’est du complexe de la Maison Blanche, les projecteurs se tournent vers l’homme derrière ce projet : James McCrery. Architecte américain reconnu pour son attachement au style classique, McCrery dirige le bureau McCrery Architects, basé à Washington D.C.

Une extension néoclassique pour accueillir 650 invités

Le projet consiste à remplacer l’actuelle aile Est par une salle de réception monumentale capable d’accueillir jusqu’à 650 personnes. Ce sera la transformation la plus significative de la Maison Blanche depuis les années 1950. Mardi matin, McCrery a été vu inspectant le toit du bâtiment en compagnie de Trump, signe de l’avancée concrète du chantier.

Un fervent défenseur de l’architecture classique

James McCrery est une figure connue du courant néoclassique aux États-Unis. Ancien membre de la Commission des Beaux-Arts nommée par Trump lors de son premier mandat, il défend une vision de l’architecture centrée sur la tradition, la beauté et la continuité. Le choix de son agence a été justifié par la Maison Blanche pour sa « maîtrise du style architectural classique » et sa proximité géographique avec le site.

« Je suis honoré que le président Trump m’ait confié cette mission, qui conjugue beauté, nécessité fonctionnelle et respect de l’histoire architecturale de la Maison Blanche », a déclaré McCrery.
Les premières images de la future salle révèlent un extérieur fidèle à l’architecture d’origine, tandis que l’intérieur reprend les codes esthétiques chers à Trump : colonnes dorées de style Beaux-Arts, plafonds à caissons sophistiqués.

Un parcours entre postmodernisme et classicisme

Diplômé en architecture de l’Université d’État de l’Ohio, McCrery a débuté sa carrière dans l’agence de l’architecte postmoderniste Peter Eisenman. Rapidement, il s’en détourne, insatisfait de l’approche moderniste qu’il juge trop éloignée des notions de vérité et de beauté. Il rejoint ensuite l’agence du classiciste Allan Greenberg avant de fonder son propre cabinet dans les années 2000.

Aujourd’hui professeur associé à la Catholic University of America, il enseigne dans un programme qui cherche à faire dialoguer architecture traditionnelle et contemporaine.

Un portfolio ancré dans le patrimoine civique et religieux

McCrery a signé de nombreux projets emblématiques aux États-Unis, dont :

  • La cathédrale du Sacré-Cœur de Jésus à Knoxville (Tennessee), à la croisée du style byzantin et du classicisme américain.
  • Une statue de Ronald Reagan à Washington.
  • L’aménagement intérieur de la boutique de la Cour Suprême.
  • Des églises à travers les États du Sud, dont St. Mary Help of Christians en Caroline du Sud.
  • Son approche repose sur une adaptation du langage classique aux réalités locales américaines : usage du bois, formes rationalisées, briques locales…

« L’architecture classique américaine est notre architecture fondatrice. Elle fait partie de notre ADN culturel », affirme-t-il.

Un projet controversé dans un contexte idéologique tendu

Ce nouveau projet à la Maison Blanche s’inscrit dans un contexte plus large de « guerres stylistiques » dans l’architecture fédérale. En 2020, Trump avait déjà signé un décret imposant des bâtiments publics « beaux », favorisant ainsi les styles classiques et traditionnels. Un décret annulé par Joe Biden, puis réintroduit sous une autre forme lors du second mandat de Trump.

Le financement du projet de salle de banquet proviendra exclusivement de fonds privés, ce qui suscite des interrogations. L’American Institute of Architects (AIA) a demandé des garanties de transparence et de respect patrimonial, s’opposant à toute imposition de style au niveau fédéral au nom de la liberté créative.

Un architecte au cœur d’un débat national

James McCrery, bien plus qu’un architecte de prestige, est devenu une figure centrale du débat sur l’identité architecturale des États-Unis. Sa nomination pour ce projet présidentiel souligne l’importance stratégique et symbolique du style classique dans l’imaginaire politique américain — entre tradition, conservatisme et volonté d’un retour à des codes visuels rassurants. Un choix qui ne laisse pas le monde de l’architecture indifférent.

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