Rénovation du centre ancien de Heure-en-Famenne (bureau d'architecture Robert Treselj)

  • image
  • image
  • image
  • image
  • image

Heure-en-Famenne est un village au patrimoine bâti préservé et remarquable. Toutefois si l'ensemble des bâtiments aux abords du centre ancien témoigne d'un cœur de village (église, ancien relais de poste, café, cimetière, monument aux morts,…), l'espace public était inexistant. Il n'y a jamais eu de place en tant que telle.

L'administration communale ayant pu bénéficier de subsides de la Wallonie et de fonds européens destinés au développement rural, l'initiative de créer une place fut prise. L'opération de rénovation est essentiellement fondée sur le renforcement des qualités géométriques du lieu, notamment, en affirmant la déclivité mais aussi et surtout en valorisant les axes existants.

L'initiative des pouvoirs publics a créé l'émulation et déclenché une série d'initiatives privées. Ainsi les travaux ont commencé par l'aménagement du centre ancien et se sont étendus sur l'autre rive (gauche) de l'Heure par l'aménagement du parc reliant le centre ancien à l'école du village. S'en sont suivies des interventions privées : l'ancienne maison du facteur réhabilitée en gîte, le sauvetage des deux granges remarquables et enfin, la reconversion du café, le Stipy, en logements sociaux. Sur la rive gauche de l'Heure, ont également été réalisés une plaine de jeux et un terrain de sport.

 

Un an après l'achèvement des travaux de la place, l'ensemble des bâtiments inoccupés a retrouvé une fonction, le nombre d'habitants au cœur du village à plus que doublé.

 

Le choix de l'implantation du projet de la Maison de village apparaît comme un élément essentiel dans le cadre de la rénovation globale du cœur de Heure-en-Famenne. En effet, dès lors que la rive droite (partie ancienne) a été dotée d'une place, il était nécessaire de densifier l'occupation sur la rive gauche. Située aux abords à la fois du parc, de l'école, de la maison de la nature et des espaces de jeux, la Maison de village bénéficie également des emplacements de parking déjà existants de ce côté de la rivière.

 

Ainsi, en répondant aux besoins d'une salle de village, d'autant plus nécessaire que la rénovation du centre ancien a revitalisé la vie associative et l'esprit villageois, ce projet de bâtiment nous a permis de poser la pièce finale du puzzle de la restructuration d'un cœur de village qui regroupe à présent plusieurs fonctions « publiques ».

 

Les façades donnant sur les deux rues sont traitées sous forme de volumes sobres en mœllons calcaires, à l'image des volumétries de l'habitat traditionnel local. En revanche, le volume abritant la grande salle, orienté plein sud, vers le parc et les aires de jeux, est traité de façon résolument plus contemporaine, tant par sa forme que par les matériaux utilisés.

 

Ce bâtiment a été conçu avec l'objectif de limiter au maximum le budget d'exploitation. Le bâtiment (classé à l'époque basse énergie) est de bilan énergétique quasi nul. La distribution de chauffage par le radier en BA (forte inertie) est assurée par une pompe à chaleur puisant sa source d'énergie dans le sol via trois sondes géothermiques. La consommation électrique de la PAC et de la ventilation double flux est compensée par des panneaux photovoltaïques placés en toiture.

 

Chaque Région pouvait retenir 2 projets dont celui-ci qui a été sélectionné par la Fondation Rurale de Wallonie pour représenter la Wallonie au sein d'une exposition inter-régionale (Wallonie, Lorraine, GD-Luxembourg) sur le thème du logement lié à la revitalisation des cœurs de villages.

 

Note : Cet article est paru précédemment dans le numéro 174 de la revue architrave.

  • Partager cet article

Nos partenaires