Rénovation et extension pour le Centre de Design de Mons

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C’est le bureau d’architecture Matador qui a réalisé la rénovation du Mess des Officiers et la construction d'une aile contemporaine pour le Centre de Design de Mons. Les architectes ontattaché autant d’importance aux spatialités intérieures qu’aux relations entre l’intérieur et l’extérieur. Les circulations intérieures plongent généreusement sur l’espace public tandis que la plupart des fonctions périphériques à la cour intérieure s’ouvrent sur cette dernière. La façade avant se détermine comme une réelle interface par le biais du grand porche d’entrée. L’extension quant à elle, affirme une expression architecturale résolument contemporaine pour jouer du contraste avec la partie patrimoniale du projet.

Circulations fluidifiées

La première phase des travaux a débuté avec la restauration et la transformation d’un hôtel de maître du XVIIIème siècle dont les façades et la toiture sont classées. Le travail des parties classées s’est limité à des démolitions sélectives et à une restauration respectueuse sans incrustation d’éléments contemporains. Les espaces intérieurs par contre, ont subi une transformation plus lourde. Outre une adéquation par rapport au programme, il fallait également que la cour retrouve son statut distributif et fédérateur et que la façade soit utilisée comme un lieu d’échange entre la place et l’institution. Il fallait fluidifier les circulations afin qu’elles soient généreuses, comme autant de lieu de rencontres et d’échanges propices à l’esprit communautaire, à la profusion de la lumière naturelle, à la création d’un véritable « paysage » intérieur, ouvrant et dynamisant les perspectives et les progressions. Le programme comprenait aussi une administration de soutien aux jeunes créateurs, un accueil, un espace d’exposition, une cafétéria partagée, un coworking, des espaces de réunions partagés, un local reprographie partagé, des espaces de direction et secrétariat ainsi que 5 unités de travail permettant aux jeunes créateurs de disposer d’espaces intimisés pour la gestion administrative de leurs projets.

Dialogue avec le bâtiment ancien

La seconde phase qu’est l’extension propose un bâtiment étiré sur toute la profondeur de la parcelle, reliant l’aile « Est » de l’édifice XVIIIème au mur de ceinture refermant la parcelle sur la rue. L’extension se présente en deux parties d’épaisseurs différentes mais aussi en deux entités séparées par un patio planté et fleuri et reliées par une coursive distributive qui assure l’unité de la composition bipartite. Les épaisseurs différentes proviennent assez logiquement de la nécessité de s’aligner à l’aile « Est » du bâtiment XVIIIème dans un premier temps et d’accueillir les fonctions de salles de conférences et de réunions ainsi que des ateliers de production dans un second temps. Le patio ou jardin enclos constitue un appel visuel à travers les transparences de la première partie de l’extension et dialogue avec le nouveau système d’entrée vers le carré des arts. Il est « contenu » par la coursive et le voile métallique rapporté sur cette dernière. Il articule et polarise les deux axes majeurs de l’ensemble du projet à savoir la relation avant-arrière et la relation centre du design-carré des arts. La première partie de l’extension, un hall, une petite salle de conférences et une grande salle de réunions, initie des relations privilégiées avec le bâtiment XVIIIème et le patio. On peut dire qu’elle relie la partie ancienne à la partie nouvelle.

Coursive poétique

La deuxième partie de l’extension, les ateliers de production, recherche plutôt un dialogue avec le carré des arts dans un face à face qui est la déduction logique de l’adossement au mitoyen aveugle de la parcelle contigüe. Elle se termine par un « clin d’oeil » sur la rue de la trouille : une petite salle vitrine venant en surplomb du mur d’enceinte, à l’échelle d’une fenêtre urbaine, afin de présenter sur cette rue le fruit des recherches et des activités du centre de design. Une manière de dire que le centre « fonctionne » sans hiérarchie ou privilèges avec la rue des soeurs noires et la rue de la trouille. L’ensemble de l’extension est distribué par une coursive qui assure à la fois l’accessibilité physique par l’extérieur à certaines fonctions mais aussi l’unité formelle et volumétrique des trois entités qui n’en constituent dès lors plus qu’une. Cette coursive est recouverte d’une peau en tôles perforées et pliées, offrant tantôt des éléments fixes et tantôt des éléments mobiles. Cette « peau » se détermine comme une vibration poétique « de l’ordre du voile » qui s’ouvre et se ferme au gré des humeurs et des nécessités des occupants. Sa couverture en polycarbonate, ses sols en caillebottis et la peau en tôle perforée tamisent la lumière pour qualifier une atmosphère sensible et veloutée.

 

Source Matador

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