Vitrages et oiseaux ne font souvent pas bon ménage

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Passerelles, garages à vélos, abribus, vérandas, murs anti-bruits, façades réfléchissantes d’immeubles … Le verre tient aujourd’hui une place considérable dans l’architecture moderne. Considéré comme esthétique, cet élément ne cesse de fleurir, ici et là, dans nos villes et même dans nos campagnes. Pourtant, chaque année, des centaines de millions d’oiseaux meurent dans le monde après avoir heurté une vitre. C’est là l’un des plus grands problèmes de protection des oiseaux de notre monde civilisé. Des solutions existent pour limiter cette hécatombe.

Pièges mortels

Les oiseaux peuvent facilement éviter les obstacles qui se trouvent dans leur environnement mais ils ne sont pas préparés pour ceux qui sont quasi invisibles. Selon diverses études, on compte au moins un oiseau mort par année et par bâtiment. Mais il y en a probablement bien plus, car beaucoup passent inaperçus. Et les accidents arrivent souvent à des endroits inattendus ! Même si certains oiseaux paraissent sortir indemnes du choc, des lésions internes se déclarent une fois sur deux par la suite. Les ornithologues associent les vitres à des « tueurs invisibles » du fait du nombre considérable d’oiseaux tués ou blessés, indépendamment de l’espèce, de l’âge, du sexe et des conditions dans lesquelles les collisions se produisent. Il faut éviter aux oiseaux les pièges liés aux constructions. Nous risquons de perdre une part importante de notre qualité de vie si les oiseaux venaient progressivement à disparaître.

 

Solutions

Déjà en 2008, les ornithologues suisses de Vogelwarte.ch avaient publié une brochure expliquant le phénomène et proposant des solutions aux professionnels. On retiendra par exemple que, pour éviter les collisions de manière efficace, il faut rendre visibles les surfaces transparentes aux oiseaux. Soit par marquage sur l’ensemble de la surface (p. ex. une trame de points ou de lignes), idéalement sur la face extérieure, soit en remplaçant le verre transparent par une matériau translucide. En outre, on apprend que les verres fortement bombés (par exemple en toiture) ne représentent pas de danger car, même lorsqu’ils sont fortement réfléchissants, le reflet de l’environnement est très déformé et peu reconnaissable.

La relation entre le bâtiment et son environnement a également beaucoup d'importance. Planter des arbres qui se réfléchissent sur les façades vitrées est à proscrire absolument.

 

Façades végétalisées

Placer des arbres à proximité de façades en verre est dangereux. Des plantes grimpantes qui poussent directement contre le bâtiment sont par contre une bonne solution. Ce n’est pas une contradiction. C’est la distance par rapport à la façade qui fait toute la différence. Si la végétation se trouve à quelques décimètres du bâtiment,  une éventuelle collision au départ des plantes est sans danger en raison de la faible vitesse de vol de l’oiseau. Le treillis permettant aux plantes de grimper constitue également un marquage de l’ensemble de la surface.

 

La brochure de 52 pages, intitulée "Les oiseaux, le verre et la lumière dans la construction", est téléchargable ici. Elle est richement illustrée et foisonne d'exemples concrets. On y trouve également des propositions pour réduire les effets négatifs des sources lumineuses sur les oiseaux.

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