1,3 milliards d'euros pour la réalisation de bâtiments scolaires

Ne vous emballez pas, ce n'est pas chez nous, mais au Grand-Duché de Luxembourg ! Comme le rapportait dernièrement Archiduc, le gouvernement grand-ducal a décidé d'investir 1,3 milliards d'euros dans 15 nouveaux grands projets d'infrastructures scolaires pour faire face à la croissance démographique. A l'opposé, la situation en Fédération Wallonie-Bruxelles frise l'incurie, comme on peut le lire dans La Libre Belgique ce 14 novembre. Alors qu'en Flandre, le plan interréseau "Scholen van Morgen", initié en 2006, a déjà permis la réalisation de 162 projets, accueillant 119 000 élèves.

 

Tout qui fréquente régulièrement les écoles en Wallonie ou à Bruxelles est, à de rares exceptions près, frappé par le mauvais état général des bâtiments ou par les solutions "provisoires" mises en oeuvre pour faire face au nombre croissant d'élèves. Comme des classes-containers dans la cour, qui y sont depuis 20 ans... Bâtiments anciens et vétustes, manque de suivi des travaux demandés, mauvaise gestion des risques incendie, installations électriques non conformes, cours de récréation qui s’affaissent, plafonds qui s’effondrent, fuites diverses dans les locaux, portes de secours hors d’usage, éclairage défaillant, sanitaires insuffisants, problèmes de châssis, de façades, de chaufferie, de cages d’escalier... autant de constats pointés en 2016-2017 dans un rapport rédigé à l’initiative personnelle d’une conseillère en prévention et portant sur dix-neuf athénées bruxellois du réseau de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Constats que l'on peut sans aucun doute élargir à l'ensemble du territoire de la FWB. Rien d'étonnant puisque, selon le ministre Frédéric Daerden lui-même, le budget du Fonds des bâtiments scolaires aurait été divisé par quatre entre 1985 et 2009 ! Et d'ajouter : "Nous héritons d’un parc immobilier scolaire vétuste. Plus de 2800 bâtiments (3 millions de mètres carrés) dont 43 % dans des bâtiments préfabriqués, doivent être entretenus avec un budget largement inférieur aux besoins." Surréaliste quand tout le monde s'accorde pour dire que de la qualité de l'enseignement dépendra l'avenir de la région... et quand il suffit de faire quelques kilomètres vers le nord ou vers le sud pour découvrir une réalité toute autre.

 

En Flandre, un plan "écoles de demain" lancé il y a plus de 10 ans

Pendant ce temps, en Flandre, on a pris dès 2006 le taureau par les cornes en mettant en place un Partenariat Public Privé (appelé Scholen van Morgen) entre la Région d'une part, AG Real Estate et BNP Paribas Fortis d'autre part, et qui prend la forme d'un DBFM . Ce programme comprend la conception, la construction, le financement et l'entretien pendant 30 ans de 182 projets scolaires, soit plus de 200 bâtiments au total. Chaque projet est unique et basé sur les besoins locaux, tout en répondant aux exigences actuelles en matière de durabilité, confort et flexibilité. Environ 90% des projets concernent des nouvelles constructions, pour 10% de rénovations. Aujourd'hui, 90% des projets sont en service, 3% en construction et 7% encore en phase de conception. 

En 2008, la Communauté française avait adopté un décret qui mettait sur pied un tel partenariat public-privé pour la réalisation de travaux dans les bâtiments scolaires;.. pour l'enterrer trois ans plus tard, à la (dé)faveur d'un changement de majorité. Et pour le remplacer par une extension à l'ensemble de la Fédération des capacités d'intervention d'un organisme wallon d'aide aux communes, le bien-nommé CRAC... avec une enveloppe de 400 millions d'euros « pour réaliser les travaux de 49 écoles prévus sous la précédente législature, ainsi que pour créer 10.525 nouvelles places d'ici 2017, dont 5643 à Bruxelles ». En 2011, le ministre des bâtiments scolaires Jean-Marc Nollet annonçait fièrement que « 35 écoles bénéficieront d'un financement du CRAC ». Depuis, c'est dans toutes les écoles que cela craque.

 

Le Grand-Duché investit dans son avenir

Et que dire de nos voisins luxembourgeois, si ce n'est que leurs enfants ont beaucoup plus de chance... Dans ce tout petit pays, ce ne sont pas moins de 15 nouveaux grands projets d’infrastructures scolaires qui ont été annoncés pour faire face aux 1200 nouveaux élèves qui rejoignent chaque année l'enseignement secondaire. 1,3 milliard d’euros afin de créer deux nouvelles écoles, huit nouvelles constructions pour des écoles existantes et cinq projets d’extension et/ou de réaménagement : on croit rêver !

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