La rencontre entre architecture et sociologie s’inscrit de plain‑pied dans les années '60, décennie florissante s’il en est pour l’ensemble des sciences sociales et humaines. Depuis lors, dans un vaste lacis de concepts, outils et angles d’approche, les deux champs, architectural et sociologique, s’entrecroisent, suscitant une multitude de théories et d’enquêtes, dont certaines sont devenues de grands classiques. Olivier Chadoin, professeur de sociologie dans une école d'architecture, y consacre son dernier ouvrage.
Dans les années '60, côté architecture, l’heure est à la fin du modèle 'Beaux-Arts' et à l’émergence d’une pratique engagée. La figure de l’architecte artiste, grand orchestrateur de tous les bâtisseurs, finit de perdre son prestige. Dans un vaste lacis de concepts, outils et angles d’approche, les deux champs, architectural et sociologique, s’entrecroisent dès lors, suscitant une multitude de théories et d’enquêtes, dont certaines sont devenues de grands classiques.
Exploration attentive et synthèse critique de ces travaux consacrés jusqu’ici à l’architecture - conception, réception, usages, enseignement, exercice… -, le livre d'Olivier Chadoin s’étend toutefois bien au-delà du constat. En y associant les résultats de ses propres recherches, l’auteur (professeur de sociologie à l’École d’architecture et de paysage de Bordeaux, et chercheur au pave, Centre Émile-Durkheim, cnrs) donne également à voir un tableau dynamique et contemporain d’une profession à l’identité et au titre chahutés par un contexte en perpétuel changement.
Cet ouvrage constitue une clé pour la connaissance et la compréhension de l’univers architectural, depuis les éternelles charrettes d’étudiants jusqu’à sa fragilisation face aux lames de fond du néolibéralisme.
Editions Parenthèses, 216 p., 18 €.