À l’horizon 2023-2026, un nouvel hôpital ouvrira ses portes sur l’Île de Nantes, accueillant l’ensemble des activités de court séjour du CHU. Ce projet repose sur une conviction forte : le nouvel hôpital doit être pensé pour offrir les meilleures conditions de prise en charge au patient et pour améliorer les conditions de travail du personnel. L’équipe Art and Build Architectes, Pargade Architecte, Artelia et Signes Paysages, sélectionnée à l’unanimité du jury en décembre 2014, a placé cette exigence au cœur de son projet architectural.
Une organisation innovante favorisant accessibilité et hiérarchisation des flux
L’organisation concentrique autour du plateau technique central (centres opératoires et imagerie) rend ce dernier directement accessible à tous les services de l’hôpital qui y sont liés, tels que les urgences et les soins critiques au Nord, les hébergements au Sud. Cette organisation prévoit également une hiérarchisation des flux (flux piétons au rez de chaussé et flux malades couchés au 1er étage). La grande allée-jardin qui part du hall principal Ouest-Est dessert les halls publics des cinq pôles hospitalouniversitaires et l’accès externe à l’imagerie. Cette organisation permet une distribution simple et claire de la majorité des flux de patients externes et de visiteurs. À l’inverse, les activités qui nécessitent un accès plus « confidentiel » bénéficient d’une entrée plus intime, détachée de la grande allée jardin et du hall principal.
Des « façades urbaines » créent des identités architecturales et facilitent l’orientation des usagers et des professionnels
Le nouvel hôpital présente des façades urbaines qui accompagnent les alignements de l’îlot définis par les urbanistes. Une trame générale leur confère une cohérence et une homogénéité d’ensemble. Afin d’assurer une meilleure lisibilité extérieure, chaque façade de l’édifice est spécialisée pour, d’une part, répondre à son environnement et, d’autre part, correspondre à une entité identifiée. Ainsi, chaque point d’entrée de l’hôpital possède sa propre identité. Au Sud, il offre une façade qui répond au grand paysage de la Loire. C’est ici que sont concentrés les unités d’hospitalisation et le plateau ambulatoire. La vision d’ensemble s’apprécie depuis le pont et la rive Nord de la Loire à Rezé. C’est l’image paisible et sereine d’une façade ensoleillée. L’horizontalité des volumes est soulignée par le long quai rectiligne industriel, et ponctuée d’anfractuosités dirigées vers le cœur de l’hôpital. La silhouette des bâtiments s’oppose ainsi aux différents éléments bâtis remarquables présents sur le site, tels que l’usine Beghin Say et les hautes grues. Facteur d’intégration, l’hôpital met en scène les qualités paysagères du site pour le bien-être de ses occupants . En retrait du quai et reliée par le « pocket park » : la place des enfants où se trouve l’entrée du pôle femme-enfant-adolescent, entrée secondaire du CHU, lieu plus intime. À l’Ouest, l’entrée principale est mise en valeur, ouverte sur le parkway et le parc métropolitain. Elle est en contact avec la station de transport en commun. Pour lui donner une dimension qui réponde à l’échelle du site, les architectes ont réparti les fonctions d’accueil tout au long de la façade. Au Nord, le long du boulevard Benoni-Goullin, les façades urbaines ponctuées de jardins abritent d’un côté, la cour des urgences, de l’autre, les accès de l’ICO et de l’IRS 2020. À l’Est, se situe l’entrée du pôle logistique. Le cœur de l’hôpital, noyau central hyper technique, est un bâtiment bas à l’expression architecturale remarquable. Il ménage ainsi des espaces publics baignés de lumière naturelle à l’intérieur du quartier du CHU, leur conférant une identité propre et paisible. Le projet de nouvel hôpital du CHU de Nantes est accessible à ses usagers, rassurant par sa conception, à l’opposé des “cathédrales hospitalières” du XXe siècle aux échelles oppressantes.
Un bâtiment éco-responsable
Les performances énergétiques du bâtiment sont remarquables : la conception structure adaptée au climat, l’utilisation massive d’énergies renouvelables – profitant de la proximité de la Loire – associées à des équipements techniques ultraperformants, permettent à la plupart des batiments d’atteindre un niveau de consommation inférieur de 40 % à l’exigence réglementaire (RT2012). La diminution des émissions de gaz à effet de serre est très significative avec une production inférieure à 15 kg-eq CO2/an.m²SUrt . L’utilisation privilégiée de structure et façades bois pour les hébergements, permet à la fois de créer des ambiances chaleureuses et de diminuer le bilan carbone de la construction. Elle permet la préfabrication en atelier des complexes thermiques des façades, assurant un gain de qualité et de délai de construction.