Les trophées des Belgian Building Awards seront connus le 14 mars prochain. DDS+ est nominé dans la catégorie "Mixed Use" avec le projet "NovaCity". Nathalie Tavares Bastos s'est pliée au jeu parfois compliqué de l'autoportrait.
Parmi les projets que vous avez réalisés, quels sont ceux (maximum 2) qui vous procurent le plus de fierté, et pourquoi ?
NovaCity à Anderlecht - implanté sur une friche à la croisée de plusieurs grands axes de communication, le projet apporte une nouvelle approche par la mixité de la programmation où les logements se veulent solidaires des fonctions productives dans un esprit de collectivité et de convivialité. Les fonctions ne sont pas simplement superposées, mais mises en interaction l’une avec l’autre. Le projet génère par sa morphologie une multitude d’espaces de rencontre et d’interaction, autant entre les PME que dans les espaces publics qui ceinturent le projet, et ensuite sur la toiture des PME qui se mue en une constellation d’espaces collectifs vivants et actifs. Sa matérialité exprime cette cohésion entre fonctions et la mémoire industrielle du site, sa volumétrie dialogue avec son environnement immédiat favorisant un ensoleillement maximal des espaces extérieurs. C’est un projet de grande ambition, optimiste et novateur.
Shape 2020 à Mons – Le projet porte sur le réaménagement complet d’un site très vaste et atypique, puisqu’il appartient au Shape où vivent 600 familles de généraux provenant des pays membres de l’OTAN. Ce lieu introverti fonctionnait sur base d’un modèle de quartiers de logements préfabriqués des années 60 devenus obsolètes, posés le long de voiries et de vastes parkings, la place de la voiture étant déterminante dans la lecture du lieu. Il a fallu redéfinir les axes structurants du paysage et orienter les nouveaux logements autour de voiries partagées et de sentiers privilégiant la mobilité douce, les vues dégagées, les orientations les plus favorables et un dialogue étroit avec le paysage. Les logements ont été étudiés et assemblés dans une mixité de typologies, entre les maisons et les appartements, qui amène une richesse volumétrique et rythme les séquences autour des sentiers. Dans le contexte international du projet, l’architecture se veut ancrée dans la tradition de la brique et de son appareillage, dans des tonalités naturelles assurant la pérennité du projet dans son écrin vert.
Pour quel projet en cours ou en préparation avez-vous des attentes élevées ?
Oxy – En 2017 j’ai pu travailler sur la redéfinition du socle commercial de la Tour Monnaie avec l’accès à sa galerie commerciale vers le métro, ceci représentait une première étape vers la transformation totale d’un des bâtiments emblématiques du paysage du centre-ville bruxellois. Ce bâtiment monofonctionnel au niveau de la tour et essentiellement commercial au rez est maintenant complètement repensé au niveau de ses fonctions et des connexions à créer avec l’espace public. Ce socle devient vivant et envisage une nouvelle porosité avec l’espace public, donnant l’accès entre autres à des jardins suspendus et aux nouvelles fonctions. L’enveloppe de la tour est totalement repensée et s’intègre dans une réflexion globale au niveau du cycle de vie des matériaux, du réemploi et de la performance énergétique très ambitieuse.
Quel projet d’un autre architecte belge est selon vous un coup dans le mille ? (Merci de ne pas choisir un architecte de votre propre bureau.)
L’antenne administrative de Molebeek-Saint-Jean, par Mamout, LD2 architecture & Stéphanie Willocx
Quels architectes étrangers sont pour vous une grande source d’inspiration ?
Je trouve très inspirante l’architecture britannique, Alison Brooks, David Chipperfield, Morris and company, Sergison Bates, Haptic Architects, ... Leur approche contextuelle, une recherche de matérialité ancrée dans le patrimoine et dans la morphologie du bâti existant, l’intégration des espaces et fonctions collectifs dans leurs projets.
Quels projets récents construits à l’étranger considérez-vous comme particulièrement réussis ?
Fondazione Prada à Milan par OMA.
Quel jeune architecte belge vous impressionne le plus pour le moment ? (Merci de ne pas choisir un architecte de votre propre bureau.)
Plusieurs bureaux ont une approche juste, délicate et contextuelle, comme Epoc, Murmuur architecten, atelier 4I5, Auxau, Mamout architects, …
Quels aspects du métier d’architecte trouvez-vous passionnants ?
Le fait que l’architecture dépasse l’unique conception d’un objet, un bâtiment ou un îlot, celui-ci génère des espaces collectifs, publics, il tisse des liens inter/intra quartiers, il dialogue avec le paysage, il s’insère dans son contexte et doit apporter une réponse sur des thématiques bien plus larges que l’architecture, avec l’humain au centre de toute cette recherche.
Inciteriez-vous vos enfants à vous suivre dans cette voie ?
Je les pousserai surtout à trouver leur propre voie.
Vous reconnaissez-vous encore dans le jeune étudiant ambitieux que vous avez été ? Rêve et réalité se sont-ils rejoints ?
Le métier est en constante évolution, et de plus en plus rapidement. S’il faut comparer aux idéaux que l’on peut avoir étant étudiant, il en ressort que les défis demandent une capacité d’adaptation à chaque phase du projet, de remise en question et de recherche constante en tenant compte d’un contexte mouvant, qui remet souvent en question ce qu’on pense être acquis.
Un peu de tout (réponse courte; maximum 1 phrase par question)
Quel autre métier auriez-vous voulu exercer ? Scénographe
Où avez-vous suivi votre formation en architecture ? ISA Saint Luc Bruxelles
Quel était le titre de votre travail de fin d’études ? « Brasilia : utopie urbaine ? »
Que faites-vous volontiers dans vos temps libres (si vous en avez) ? : expositions, citytrips, concerts, …
La ville belge que vous préférez : Bruxelles
La ville européenne que vous préférez : Lisbonne
Etes–vous sportif, actif ou passif ? Quel sport ? Danse et futsal débutant
Votre site d’architecture favori ? Divisare
D’autres sites web que vous appréciez particulièrement ? Landezine
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