En juillet dernier, on dévoilait le projet architectural lauréat pour la réalisation d'EuroRennes, un programme immobilier de 4 bâtiments et de 32 000 m², à Rennes (France). C'est le projet porté par l'équipe composée des agences Julien de Smedt (Copenhague et Bruxelles), Stéphane Maupin (Paris), Maurer et Gilbert architectes (Rennes) et Think Tank (Paris) qui remporte le concours.
Le concours d'architecture, lancé à l'automne 2018, avait permis de recueillir 84 candidatures. Parmi celles-ci, 5 équipes avaient été retenues pour y travailler et participer à une première présentation, le 30 avril 2019. À l'issue de cette audition, les équipes conduites par Julien de Smedt et Marc Mimram avaient été invitées à approfondir leur proposition et à faire une nouvelle présentation, fin juin 2019, qui a permis de désigner un lauréat faisant consensus parmi les acteurs du projet.
Un projet à la fois fort, ambitieux et intemporel
Le projet retenu présente à la fois une forte personnalité, une grande adéquation aux caractéristiques attendues des différents programmes, et un dessin architectural à la fois ambitieux et intemporel, à l'instar de l'Éperon et des Horizons, les deux tours grandes sœurs. Chaque bâtiment a une silhouette particulière en lien fort avec le programme qu'il abrite : un restaurant qui lévite en balcon sur la ville, un atrium végétal pour les bureaux et des logements qui se nichent dans les plis de la tour, chacun avec une terrasse protégée.
La végétation comme élément intrinsèque de l'architecture
La végétalisation a été pensée comme un élément intrinsèquement lié à l'architecture. La présence végétale est synonyme de lieux partagés pour les habitants au sein de chacun des éléments du projet, avec un plateau planté à mi-hauteur de la tour pour créer un jardin commun, une toiture-jardin pour les logements, des jardins d'hiver intégrés aux façades des bureaux ou une "cascade végétale" pour la façade sud de l'immeuble mixte, en coeur d'ilot.
Performance environnementale et mixité du programme
L'ensemble du programme vise une très basse consommation énergétique et une très faible empreinte carbone, soit le niveau de performance énergétique E3-C1 de l'expérimentation Énergie-Carbone pour la tour, qui préfigure la future réglementation RE 2020.
Conformément aux exigences fixées par le programme local de l'habitat de Rennes Métropole pour la Zac EuroRennes, la tour comprend 28 logements en accession sociale (OFS) sur 180 logements au total. Il s'agira du premier immeuble de grande hauteur mêlant des logements en accession libre et de l'accession sociale.
Rennes, habituée des bâtiments de grande hauteur
C'est à Rennes qu'a été construit le premier immeuble de grande hauteur à usage d'habitation de France ; près de 50 ans se sont écoulés depuis la construction de la tour des Horizons (1970) et celle de l'Éperon (1975).
Dès les prémices d'EuroRennes et les premières orientations du projet urbain, l'ilot Féval était identifié parmi les sites pouvant accueillir un immeuble de grande hauteur. Avec l'engagement des travaux sur les premiers secteurs d'EuroRennes, l'intention d'y élever un immeuble signal, emblématique par sa hauteur et par sa qualité architecturale se précise, intégrant notamment les contraintes réglementaires que constituent les servitudes liées à l'aéroport de Rennes (hauteur maximale fixée à 123 m au-dessus du niveau de la mer, soit environ 85 m par rapport au sol).
Le projet se concrétise à l'automne 2018, quand Christian Roulleau, PDG et fondateur de Samsic, une société de services aux entreprises, annonce son intention d'implanter une partie de ses activités à EuroRennes, au sein d'un vaste programme immobilier, dont une tour de 26 étages.
La tour, conçue par l'équipe JDS réinterprète la tour d'habitation de l'Éperon, de l'architecte Louis Arretche et évoque aussi l'architecture de Georges Maillols dans sa géométrie, ses motifs et par un travail subtil du béton: ces deux architectes qui ont largement contribué à faire de Rennes une ville moderne. « Notre proposition 'manipule' la densité du plan directeur en proposant, au rez-de-chaussée de la tour, un espace public en escalier qui invite le piéton à en escalader la base », explique Julien de Smedt. « La tour s’épaissit ensuite au fur et à mesure que l’on grimpe, pour atteindre enfin sa circonférence maximale au 10e étage ».