Le CNCD-11.11.11 réinvente ses espaces de travail

À quelques semaines de sa grande action de récolte de fonds, l’Opération 11.11.11, le Centre national de coopération au développement a présenté son siège historique réinventé par les architectes Honhon architectures et Atelier 20 : une coupole-atrium pour cette coupole d’ONG’s francophones. 

Le projet a démarré il y a une dizaine d’années à la suite d’une discussion improbable concernant la pose d’une énième couche de lino sur un escalier. Le bâtiment était alors vétuste, hors normes, obsolète énergétiquement, exigu et inadapté pour l’organisation. Les différentes interventions chaotiques au cours du temps faisaient que les personnes y travaillant ne se rencontraient jamais, dans un dédale obscur de couloirs et d’escaliers. 

Plusieurs discussions plus tard entre Arnaud Zacharie, secrétaire général du CNCD-11.11.11, et l’architecte Philippe Honhon, le projet a commencé à se dessiner. Après études et concertations, il s’est avéré que l’organisation devait absolument rester sur son site historique dans le centre-ville en mutation de la capitale, malgré les défis organisationnels, sociaux, patrimoniaux, énergétiques et environnementaux que cela représentait. Les architectes ont finalement fait les choix audacieux suivants: 

1. Garder l’essentiel de l’ancien bâtiment de commerce avec son entrée cochère et son escalier majestueux pour lui redonner son lustre d’antan, tout en libérant la cour centrale en intérieur d’îlot, phagocytée par une annexe bétonnée ; 

2. Augmenter la capacité du bâtiment par une optimisation des espaces en créant une rehausse phare de deux niveaux et en remplaçant les couloirs et escaliers dans les bâtiments arrières par des passerelles volant au-dessus du nouvel atrium ; Façade avant et sa réhausse phare 

3. Offrir des espaces conviviaux et agréables par la création d‘une verrière abritant l’atrium central, une métaphore d’un dôme de verre pour la coupole d’ONG’s qu’est le CNCD-11.11.11, articulant avec le grand escalier tout le projet : circulation, repos, cafétéria et espaces de bureaux s’organisant autour du volume suivant l’adage «tous ensemble mais chacun chez soi». Outre les bureaux modulables et les lieux de travail flexibles et informels imaginés par l’architecte dans les espaces de circulations, le toit d’origine a été renforcé pour recevoir un ultime lieu pour ses usagers: un jardin d’entreprise et potager fleuri, en attente de subsides. 

Les toitures du projet accueillent par-ailleurs des panneaux solaires et un dispositif de récolte des eaux de pluie, tandis que l’arrivée dans l’atrium laisse percevoir un grand voile de béton, véritable «bac à arbres» suspendu : une alternative joyeuse aux murs mitoyens et autres pare-soleils. Les architectes ont volontairement souhaité garder un aspect très brut à ce bâtiment low tech et low cost, celui-ci montrant son histoire sans gaspillage de finitions qui ne seraient qu’apparat. Plusieurs actions «Robin des bois» de l’architecte et certains travailleurs de l’ONG ont par-ailleurs permis de récupérer et réemployer des matériaux destinés à la décharge (cloisons, vitrages, tapis,…) issus d’un grand chantier de démolition. Le projet, véritable saga d’impossibles est devenu possible grâce à la collaboration entre des architectes attentifs, une entreprise générale courageuse et un maître d’ouvrage visionnaire, ouvert au dialogue et désireux d’avancer

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