Lors d’un séminaire au sommet de l’immobilier Realty, John Eyers, PDG de Jaspers-Eyers Architects, partagera sa vision de l’avenir du quartier Nord de Bruxelles. En prélude à cet événement, il nous offre quelques perspectives sur l’histoire, les défis et les opportunités de ce quartier unique, ainsi que sur la responsabilité plus large des architectes dans de tels projets.
« Dans les années 60, sous l’impulsion du Premier ministre Paul Vanden Boeynants, l’idée est née de transformer un quartier populaire au nord du centre de Bruxelles en un nouveau quartier de bureaux avec des institutions publiques et des ministères », explique John Eyers. « Le plan directeur initial s’inspirait fortement de l’architecture et de la structure de Manhattan à New York et de Hong Kong, d’où le nom ‘Manhattanplan’. »
« À un moment donné, on envisageait même de prolonger les autoroutes E19 et E40 jusqu’au centre, de sorte qu’elles se croiseraient à cet endroit. Heureusement, cela ne s’est pas produit, mais on réfléchissait de manière innovante pour l’époque sur la manière de gérer le trafic automobile au niveau du sol et les piétons se déplaçant via des passerelles entre les bâtiments », poursuit John Eyers. « Le déplacement de la gare du Nord de la place Rogier à son emplacement actuel était également crucial dans la vision de mobilité de ce Manhattanplan. »
« Pendant la mise en œuvre, l’idée a néanmoins émergé d’intégrer également des logements dans ce nouveau quartier », explique John Eyers. « Un plan urbanistique a donc été élaboré avec deux grands axes : un depuis la gare et un autre depuis le centre de Bruxelles, avec des bureaux en façade et des logements à l’arrière. »
"La transformation du quartier Nord de Bruxelles est un excellent exemple de réaménagement urbain moderne visant un équilibre durable à long terme."
« Au fil des ans, la vision du développement urbain a évolué vers une approche mixed-use », poursuit John Eyers. « Cela implique que l’habitat, le travail et les fonctions publiques sont de plus en plus combinés. L’objectif est de créer une ville vivante et stratifiée, avec des activités et une dynamique présentes jour et nuit. Malheureusement, ce n’était pas le cas dans ce quartier Nord, dominé par des immeubles de bureaux et qui donnait une impression désolée en dehors des heures de bureau. »
Selon John Eyers, le défi actuel réside donc dans la recherche d’un nouvel équilibre plus attrayant. « Le Bouwmeester Maître Architecte (BMA) de la Région de Bruxelles-Capitale joue déjà un rôle crucial en déterminant la répartition entre diverses typologies résidentielles, le travail et les fonctions publiques. »
« Le quartier Nord de Bruxelles montre en tout cas que l’architecture, c’est plus que concevoir des bâtiments. C’est aussi résoudre des problèmes sociétaux et économiques », affirme John Eyers. « Les jeunes pensent différemment des générations précédentes. Les défis actuels, comme le changement climatique et l’intégration de la technologie dans notre vie quotidienne, nécessitent également une approche innovante. »
« Notre tâche en tant qu’architecte est donc de concevoir des bâtiments et des environnements résidentiels durables et adaptés à l’avenir, qui soient flexibles et puissent évoluer avec le temps. Cela signifie que nous devons non seulement tenir compte de l’historique d’un site et des exigences actuelles, mais aussi anticiper constamment les changements et besoins futurs », souligne John Eyers. « La transformation du quartier Nord de Bruxelles est un excellent exemple de réaménagement urbain moderne visant un équilibre durable à long terme. »
Comment cette vision se traduira-t-elle concrètement dans la réaménagement du quartier Nord de Bruxelles ? Découvrez-le à Realty lors du séminaire de John Eyers le 17 septembre à 15h30.