Comment vieillit réellement un bardage en bois ? Résultats préliminaires après 1 an de recherche

Objectifs de l’étude : observer les différences de vieillissement

L’objectif de cette étude indicative était de constater de manière objective les différences observables dans les processus de vieillissement de divers types de bois, en mettant l’accent sur les applications en façade. Mais la motivation ne se limitait pas à l’aspect visuel ou esthétique. La durabilité technique et les évolutions réglementaires à venir – notamment l’adaptation de la norme européenne EN16755 – ont également joué un rôle clé dans cette étude pratique.

Premières conclusions sur le grisaillement et le comportement des bois

• Grisaillement rapide du bois thermotraité : Le bois modifié thermiquement grise nettement plus rapidement que le bois non traité. Cela s’explique scientifiquement par la structure cellulaire modifiée du bois.

• Atténuation des taches sur le Muiracatiara : Les marques caractéristiques du Muiracatiara s’estompent fortement avec le temps.

• Activité des insectes ciblant certains bois : La guêpe commune (Vespula vulgaris) a montré une nette préférence pour le bois thermotraité. Les bois non traités n’ont pas été attaqués pendant la période d’étude.

Pourquoi cette recherche ?

L’avenir du bardage bois repose peut-être sur les « essences moins connues ». Une question récurrente des architectes, maîtres d’ouvrage et autres parties prenantes est : « Comment ces bois vont-ils griser ? » Houthandel Paulussen vise ainsi à développer un modèle prédictif capable de relier le processus de grisaillement à la composition du bois. Cela permettrait d’anticiper l’évolution esthétique d’une façade dans le temps.

En lien avec la nouvelle réglementation (EN16755)

Au-delà de l’aspect visuel, la réglementation joue un rôle crucial. La norme EN16755, qui porte sur la durabilité technique des produits bois traités avec des retardateurs de flamme, est sur le point d’être modifiée. Cette évolution aura un impact majeur sur le secteur. La question centrale de cette norme est : un traitement ignifuge conserve-t-il son efficacité dans le temps ? Si ce n’est pas le cas, à quelle vitesse cette efficacité diminue-t-elle et quelles mesures peuvent être prises pour y remédier ?

Dans ce contexte, Houthandel Paulussen a également testé des essences non traitées quant à leur durabilité naturelle. Une première série de tests indicatifs a donné d’excellents résultats, avec des courbes quasi identiques. Néanmoins, la recherche de davantage de diversité dans les essences de bois nécessite une collecte de données étendue et sur le long terme.

Pourquoi opter pour le vieillissement naturel ?

Les planches ont été volontairement exposées à l’extérieur pendant un an. La norme EN16755 autorise en effet le choix entre vieillissement artificiel et naturel. Or, des études scientifiques montrent que le vieillissement naturel soumet le bois à des contraintes plus intenses que le vieillissement artificiel. Plus important encore : en cas de litige, c’est le vieillissement naturel qui fait foi. Le vieillissement artificiel reste pertinent en laboratoire, mais n’offre aucune garantie juridique.

C’est pourquoi Houthandel Paulussen a fait le choix du vieillissement naturel : c’est la méthode la plus robuste, la moins contestable et aussi la plus économique. Réaliser une étude qui pourrait être juridiquement écartée n’aurait que peu de sens.

Et la suite ?

Après une année d’exposition en extérieur, il est enfin possible d’analyser les essences de bois en profondeur. L’analyse portera sur la profondeur du grisaillement, l’apparition de fissures, la torsion et l’aspect rugueux. Sur base de ces données, Houthandel Paulussen établira un premier inventaire.