Le Paleisbrug à 's-Hertogenbosch : une passerelle-jardin à quelques kilomètres de nos frontières
Pas besoin de s'envoler pour New York ou Séoul pour vivre cette expérience. Depuis le 9 mai, on peut se promener sur une passerelle-jardin, et ce tout près de chez nous puisque cette nouvelle passerelle piétonne et cycliste relie le nouveau quartier Paleiskwartier au centre-ville de 's-Hertogenbosch (Bois-le-Duc), par-dessus les voies ferrées. Il s'agit d'une réalisation de Benthem Crouwel Architects. Elle est équipée d'un grand capteur solaire qui alimente les environs en énergie.
Ceinture verte
Pendant la Guerre de Quatre-Vingts Ans, Bois-le-Duc s'est défendue en inondant les campagnes alentour. Une grande partie est aujourd'hui encore vierge de toute construction. Cela signifie que 's-Hertogenbosch est entourée de nature, proche de son centre-ville. C'est une situation unique aux Pays-Bas, tant du point de vue historique que du point de vue paysager. Etant donné la longueur de la passerelle (250 mètres) et la vue spectaculaire qu'elle procure sur les environs, on créa un espace de loisirs sur la passerelle.
Ensemble intégré
Le parc sur la passerelle fait le lien avec la vue mais également avec les nombreux espaces verts le long de la rivière de Dommel et autour de l'étang de Hofvijver dans le quartier du Palais. Plantes, arbres, revêtement, mobilier et éclairage sont tous intégrés dans la passerelle en acier résistant aux intempéries. La couleur rouille de cet acier caractérise le Paleisbrug. Il s'agit d'un alliage de grande densité, qui rend le processus de corrosion extrêmement lent. Ce qui explique pourquoi le métal pour rester à nu.
Les intempéries attaquent cet acier sur environ 0,5 mm par siècle, et les plaques ont partout une épaisseur supérieure à 1 mm. L'acier se corrode sur les deux faces. Ainsi, la passerelle a une durée de vie d'au moins 100 ans. De plus, l'aspect robuste de la construction se marie bien avec l'ambiance rendue par les fortifications de la ville.
Trois zones
L'implantation des plantes, massifs de fleurs et arbres a été décidée en collaboration avec Piet Oudolf. Les végétaux sont répartis sur la passerelle en trois zones, chacune ayant son caractère propre. Du côté du centre-ville, la passerelle compte des plantes basses de type savane et des arbres isolés. Au-dessus des rails, seules des plantes basses sont présentes, pour ne pas gêner la vue. Du côté du quartier du Palais, la passerelle sera plus boisée. Cette nouvelle zone verte crée un écosystème dans le centre de la ville, offrant un abri à la flore et à la faune. Le soir venu, plantes, bancs et sentiers sont éclairés par des LED. La passerelle reste donc un endroit agréable après le coucher du soleil.
Capteur solaire
Pour maintenir la passerelle libre de glace en hiver, un chauffage par le sol est prévu. Saler n'est pas envisageable, puisque cela tuerait les végétaux et endommagerait le mobilier. Benthem Crouwel a donc imaginé une solution durable en faisant fonctionner le Paleisbrug comme un gigantesque capteur solaire. Le capteur solaire est relié à une unité de stockage de chaleur. L'été, le pont capte naturellement plus de chaleur qu'il n'en faut l'hiver. Il peut donc aussi fournir de l'énergie au quartier à proximité.