Maçonnerie comme élément phare de The Hive (Louvain)

Dès le départ, il était clair que les briques et les différents types d’appareillages constitueraient une part essentielle de la force du projet. Pas moins de sept appareillages différents ont été utilisés sur les façades, formant ensemble une signature visuelle forte.

Défi technique

Le choix de divers appareillages, combiné à la construction particulière des bâtiments, a donné lieu à un résultat aussi esthétique qu’exigeant sur le plan technique. « Dans ce projet, rien ou presque n’était standard », expliquent Martijn et Rudy des Gebroeders Caelen. « On y trouve très peu de murs droits ou “ordinaires”. Ce qu’on voit surtout, ce sont des pentagones, hexagones (d’où le nom The Hive, en référence à la ruche), et parfois même des octogones. »

Ces formes complexes ont nécessité un travail sur mesure et un grand savoir-faire. « C’était un véritable défi, mais tout s’est déroulé sans accroc. Le résultat est un bâtiment à l’allure unique, qui reflète parfaitement la synergie entre le travail artisanal minutieux et la technologie de construction moderne. »

Selon les Gebroeders Caelen, The Hive est l’une de leurs plus belles réalisations à ce jour. « C’est un projet inoubliable. Tout y est réuni : le savoir-faire, les défis techniques et le résultat final. »

Benjamin Denef (DMOA architecten) à propos du choix de la brique

Benjamin Denef, ingénieur-architecte et directeur de DMOA architecten, défend depuis longtemps la brique comme matériau de construction. « La brique est un matériau ancestral », dit-il. « Elle possède une intemporalité naturelle et conserve son aspect esthétique même après plusieurs décennies. J’ai travaillé avec de nombreux autres matériaux comme le béton ou l’enduit, mais la brique reste pour moi l’un des matériaux les plus accessibles et polyvalents. »
Esthétique et fonctionnelle

Pour The Hive, le choix de la brique répondait à la fois à des critères esthétiques et fonctionnels. « Le maître d’ouvrage disposait d’un budget précis et souhaitait une brique rouge abordable, en harmonie avec le quartier environnant », explique Benjamin. C’est ainsi que la Klampsteen Kesselt s’est imposée.

« Nous ne voulions pas d’une simple maçonnerie traditionnelle. Puisque la brique elle-même avait un caractère assez classique, nous avons choisi de varier les appareillages et d’ajouter des claustras ouverts et fermés pour enrichir la texture et la décoration de la façade. »

Dans ce projet, la brique joue également un rôle structurel majeur. « Il s’agit d’une façade massive et autoporteuse soutenant les différentes parties du bâtiment. Nous avons donc maçonné des murs pleins en appareillage flamand – à double rangée –, permettant aux passerelles et terrasses de reposer directement sur la brique, sans ancrage sur la paroi intérieure. »

Aspect circulaire

Au-delà des choix esthétiques et structurels, la durabilité a également été prise en compte. « En raison de sa longue durée de vie, la brique est un matériau durable. De plus, nous avons opté, en raison de la double épaisseur de maçonnerie, pour un mortier bâtard à la chaux. Cela facilite la récupération des briques lors d’une éventuelle démolition future, ce qui est préférable d’un point de vue circulaire. Le mortier au ciment, en revanche, entraîne souvent des briques endommagées lors de la déconstruction », conclut l’architecte.