Découvrez en primeur le pavillon belge à la Biennale de Venise
Nous avons dû attendre plus d'un an, mais la Biennale Architettura, LA grand messe internationale de l'architecture, ouvrira ses portes demain et sera accessible jusqu'au 21 novembre. Le pavillon belge est géré cette année par la Flandre. Invité le Vlaams Architectuurinstituut, architectura.be a pu jeter un oeil au pavillon conçu par le bureau Bovenbouw Architectuur et vous invite à découvrir ce pavillon en avant-première.
Il y a quelques semaines encore, il nous paraissait difficile d'assister à la Biennale de Venise, après une année d'arrêt et deux éditions reportées. Et pourtant, l'exposition internationale ouvrira ses portes demain, accueillant 112 participants. 63 pays donnent vie aux pavillons des Giardini, de l'Arsenale et du centre historique de la ville.
Pour cette édition, le commissariat général est assuré par l'architecte libanais Hashim Sarkis. Avec le thème 'Comment allons-nous vivre ensemble ?', l'architecte libanais veut mettre ses collègues au défi de concevoir des espaces dans lesquels nous pourrons vivre ensemble avec générosité, face aux divisions politiques croissantes, aux défis climatiques et aux inégalités économiques grandissantes. En pleine crise sanitaire, la question de Sarkis est plus pertinente que jamais.
Composite Presence
Depuis 2004, le VAI (Vlaamse Architectuurinstituut) coordonne le pavillon belge à tour de rôle avec la Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour cette édition, le pavillon belge s'articule autour du thème 'La mémoire comme atelier de conception'. Dans l'exposition 'Composite Presence', l'architecte Dirk Somers (Bovenbouw Architectuur) utilise cinquante projets de référence pour montrer la ville contemporaine en Flandre et à Bruxelles dans toute sa complexité. « 'Composite Presence' incarne la relation amour-haine entre l'architecture et la ville », explique-t-il.
Il en est ainsi dans la réalité. Les maquettes à l'échelle 1/15 font passer les visiteurs du sol vénitien à un paysage urbain flamand/bruxellois typique. Architectura.be a rencontré Dirk Somers et Sofie de Caigny, directrice du VAi, dans le cadre unique du pavillon belge et leur a demandé leurs premières réactions lors de l'ouverture officielle, ce jeudi soir.
Une réponse concrète et visuelle
« C'est un bonheur d'être ici et de pouvoir enfin voir le résultat », se réjouit Dirk Somers. « Le pavillon a un aspect très chaleureux et propose une atmosphère très particulière. Grâce à la belle lumière, tous les modèles ressortent magnifiquement. »
Le pavillon belge offre une réponse très concrète et visuelle à la question 'Comment allons-nous vivre ensemble ?'. « De nombreux pavillons ont adopté une approche plutôt scientifique autour de thèmes actuels tels que le changement climatique. Cela a parfois conduit à des réponses très hypothétiques ou spécifiques, alors que notre proposition porte très clairement sur l'architecture et est donc très reconnaissable. Si vous demandez à un climatologue ce que les architectes peuvent faire pour lutter contre le changement climatique, il ne prétendra pas que nous devons inventer une nouvelle ville ou travailler à un monde meilleur. La solution consiste à travailler sur l'existant, à optimiser nos villes actuelles de multiples façons. C'est aussi l'histoire que nous racontons ici. La ville du futur ne se trouve pas dans une utopie, elle est à nos pieds. Nous devons l'examiner et y travailler. »
La surprise de la Biennale
Sofie De Caigny se réjouit également que le pavillon belge ait pu ouvrir ses portes en 2021. « Le processus a été long, mais nous sommes très satisfaits du résultat », dit-elle. Sur le plan conceptuel, peu de choses ont changé pour le pavillon, qui était déjà pratiquement terminé en mai 2020. Les seuls véritables ajouts sont les 'caprices'des architectes étrangers. « Dirk Somers a invité 45 architectes étrangers à réaliser 45 nouveaux 'caprices', des images fictives d'une ville réaliste, comme il l'a fait dans 'Composite Presence'. Ce faisant, il se place très fermement dans une certaine tradition de réflexion et de communication à propos de l'architecture. »
Le langage architectural très concret du pavillon belge a également attiré l'attention de la presse internationale. « Il y a beaucoup d'intérêt de la part des journalistes étrangers. La physicalité de l'architecture est très présente ici, contrairement à de nombreux autres pavillons, ce qui fait de nous la surprise de la Biennale », conclut Sofie De Caigny.