Dans la galerie new-yorkaise Friedman Benda, on peut découvrir une maison de poupée à une échelle quasi humaine. Felix Burrichter et Charlap Hyman & Herrero sont responsables de la conception et de la décoration de ce projet, créé pour la performance "Blow Up".
Le projet, qui a débuté à l'été 2017, a démarré par une réflexion sur le concept d'échelle. \"J'ai réalisé que tous les designers y pensaient\", explique Burrichter. \"Et la plupart d'entre eux commencent à travailler avec des modèles. Le cadre de la maison de poupée traduit ce concept à la perfection. Pourquoi ne pas faire passer ce monde miniature idéalisé à taille humaine ?\"
Burrichter explique qu'il s'agit pour lui de la maison idéale, car elle représente un modèle domestique permettant d'apprendre aux filles à entretenir parfaitement une maison. Il a également trouvé intéressant de savoir quelle valeur (fausse) les gens attachaient aux meubles.
Il a vu en Adam Charlap Hyman, du bureau Charlap Hyman & Herrero, un collaborateur parfait pour son projet. Hyman a élevé le concept à un niveau supérieur. Il a peint des livres, des moulures, des coussins, des tapis, une cheminée, des ustensiles de cuisine... Il l'a fait avec de la peinture à l'aquarelle, en les gonflant à taille humaine, en les imprimant sur du vinyle et en les appliquant sur du carton. Ce faisant, il a fait évoluer cette performance d’une performance sur l’échelle vers une concernant le contexte. Puisqu'il s'agit de fausses pièces réelles, l'aménagement prend des significations différentes.
\"C'est une performance sur les typologies domestiques\", explique Burrichter. C'est ainsi qu'il a réfléchi à quelle chaise ressemblait le plus à une chaise. Après tout, dans une maison de poupées, il n'est pas nécessaire d'avoir une chaise à quatre pieds... C'est presque archaïque, typologique. L'espace comporte une cuisine, une chambre à coucher, une chambre d'enfants, un salon et une salle à manger. \"Il n'y a presque aucune ambiguïté dans les différents éléments, mais si vous regardez mieux, vous voyez des choses complètement folles.\"
Partout où l'on regarde, il y a un élément surréaliste : les téléphones étranges de Camille Henrot, des œuvres d'art en carton, la pendule en céramique qui fond, etc. Dans cette maison de poupée, la réalité et le faux sont presque indiscernables et indissociables.