Peterbos : deux immeubles bientôt en phase de rénovation lourde (Faidherbe & Pinto + Multiple)

« La cité du Peterbos constitue l’un des plus grands ensembles de logements sociaux à Bruxelles et, comme la majorité de ces cités construites dans les années '60, le site souffre de nombreuses dif­ficultés sociales, techniques et programmatiques renforcées par une dégradation des espaces intérieurs et extérieurs », précise d’emblée Stéphane Faidherbe. « Notre projet lutte contre un anonymat urbain et vise à conférer une réelle identité au site. En adéquation avec son environnement proche, tant d’un point de vue matériel que contractuel, le projet a pour vocation de traiter toutes les échelles dans l’objectif d’améliorer la qualité de vie des riverains et des habitants. Il s’agit donc de mettre en place des solu­tions techniques qui permettent d’apporter une réelle plus-value à la qualité des espaces vécus et perçus. Matériellement, cela se traduit par des systèmes constructifs et des moyens de mise en oeuvre sim­ples, tout en assurant la pérennité des dispositifs mis en place. Cet objectif de requalification, d’identification et de rénovation passe donc par la nécessité de travailler la relation entre l’espace privé du logement et l’espace public qui l’entoure. » La redéfinition de ces limites entre espaces privés et publics a paru essentielle aux yeux des architectes afin de permettre une meilleure lisibilité de l’ensemble. Cette distinction privé/public s’effectue par la complémentarité d’une approche paysagère et matérielle, et donc plus largement par la requalification des seuils et les espaces de transition.

Un accent mis sur l'enveloppe

« Un travail minutieux a été élaboré sur la matérialité de l’enveloppe afin de répondre aux ambitions esthétiques du projet tout en répondant aux contraintes techniques telles que les performances énergétiques ou les normes incendie », reprend Stéphane Faidherbe. 

« Les fenêtres actuelles ne répondent plus aux normes imposées par le RRU et ne sont plus énergétiquement performantes : nous propo­sons donc de remplacer l’ensemble des châssis existants par de nouveaux, plus grands et plus performants. Ils permettent d’une part d’atteindre le ratio de 20% de surfaces vitrées par rapport à la superficie de la pièce, d’assurer donc un bon éclairage naturel et une performance énergétique aux standards actuels. N’ayant plus d’allège, leur hauteur permet également une relation avec l’extérieur plus importante, et donc implicitement, un meil­leur contrôle social. L’utilisation de seulement deux formats de baies permet d’unifier les façades, de simplifier leur lecture et leur mise en œuvre. »

« De nouvelles terrasses complètent les espaces de vie intérieurs : por­tées par une fine structure autoportante blanche qui s’appuie ponc­tuellement sur la façade existante pour le contreventement, elles ne rajoutent aucune contrainte à la stabilité des bâtiments existants. Leur orientation, à l’est et à l’ouest du bâtiment, dégage des hori­zons lointains et permettent d’habiter le paysage environnant. »

Le principal défi du chantier

La rénovation des immeubles doit démarrer en 2022 et s'achever fin 2023. La plus grande difficulté du projet réside dans le fait que les bâtiments doivent demeurer occupés par les locataires durant la totalité des travaux. Cette obligation a donc nécessité l’étude de solutions techniques de mise en œuvre permettant de limiter au maximum les nuisances durant le chantier. Afin de faire souffler un vent de fraîcheur tant à l'intérieur des logements que dans le quartier, répondant ainsi aux souhaits de base des maîtres d'ouvrage.