Pièces intermédiaires comme accent de façade : des choix circulaires en architecture
Dans un secteur où esthétique et durabilité vont de plus en plus de pair, les matériaux non conventionnels gagnent du terrain. Deux projets belges – une rénovation privée à Hoeselt et un magasin de seconde main à Riemst – montrent comment les pièces intermédiaires, un sous-produit de la fabrication de briques de façade par Briqueteries Nelissen, trouvent une seconde vie en tant qu’élément architectural marquant.
HARMONIE ENTRE ANCIEN ET NOUVEAU À HOESELT
À Hoeselt, l’architecte Marie Frioni (Architectuur Depot) a transformé la maison parentale des années 30 en une habitation contemporaine et économe en énergie. La rénovation a combiné des mises à niveau techniques – pompe à chaleur, panneaux solaires, système de ventilation et batterie domestique – avec une vision esthétique affirmée.
L’ancienne étable a laissé place à une extension ouverte sur le paysage. Cette nouvelle aile a été dotée d’une façade en bois, contrastant avec le volume existant qui a reçu une solution de façade marquante : des pièces intermédiaires en brique. Ce matériau, issu de la découpe de plaquettes de briques, a été ici utilisé de manière stratégique comme revêtement de façade à part entière.
« C’est lors d’un brainstorming au bureau que l’idée d’utiliser des pièces intermédiaires a émergé. Elle s’intégrait parfaitement à notre concept de réemploi et de contraste », explique Frioni. En posant les briques sur la tranche, un subtil jeu d’ombres anime la façade. La couleur choisie, Ferro, s’harmonise visuellement avec l’extension en bois plus claire.
Bien que tout le monde n’ait pas été convaincu au départ, cela a rapidement changé. « Même notre entrepreneur s’est montré enthousiaste en voyant le résultat. Aujourd’hui, les gens s’arrêtent pour admirer la façade », ajoute Frioni.
ARCHITECTURE CIRCULAIRE AU KRINGWINKEL DE RIEMST
À Riemst aussi, la façade joue un rôle central. BURO B y a conçu en 2017 un magasin de seconde main passif, dans lequel la circularité est au cœur du projet. Non seulement le bâtiment reflète cette philosophie, mais aussi la façade – composée de pièces intermédiaires colorées issus des briques de Nelissen.
Ces pièces résiduelles sont normalement transformées en matériau de fondation, mais elles ont ici trouvé une fonction visible et valorisante. Ainsi, la symbolique de la façade reflète la mission de De Kringwinkel : encourager la réutilisation et réduire les déchets.
BURO B est allé plus loin. D’anciennes portes extérieures ont été réutilisées comme protections solaires, et des fenêtres mal mesurées ont été intégrées à la façade. Chaque choix de matériau raconte ici une histoire de durabilité et de réaffectation créative.
MATÉRIAU RÉSIDUEL COMME ÉLÉMENT PHARE
Les deux projets démontrent que les matériaux résiduels ne doivent pas être perçus comme une contrainte, mais bien comme une opportunité. En utilisant les pièces intermédiaires comme revêtement de façade, on obtient non seulement un effet esthétique surprenant, mais on contribue aussi à la réduction des matériaux et à la construction circulaire.
Ces exemples montrent que le réemploi est non seulement une nécessité écologique, mais aussi une source d’expression architecturale. Qu’il s’agisse d’une habitation privée ou d’un bâtiment public, les pièces intermédiaires prouvent leur valeur comme matériau de façade durable et expressif.