Rénovation des tours bruxelloises : prenez un peu de hauteur !
Le vendredi 8 novembre prochain est certainement à bloquer dans votre agenda si vous vous demandez s’il vaut mieux rénover (et comment) ou démolir une tour. Bruxelles Environnement organise en effet un séminaire intitulé « Rénovation des tours bruxelloises : A chaque tour une stratégie de rénovation ». Nous levons un coin de voile sur les enjeux et le programme avec Jos Vandenbreeden, architecte, ancien directeur du Sint-Lukas Archief et administrateur du CIVA.
De nombreuses tours bruxelloises arrivent en fin de vie. Ces éléments de notre paysage urbain ne répondent souvent plus aux usages ou aux critères de confort actuels. Ces tours sont dès lors en attente d’un second souffle. Pour chacune d’entre elles, les enjeux sont différents : besoins et qualité de vie du quartier, durabilité, circularité, performance énergétique, valeur architecturale... Quelles sont dès lors les priorités ?
Retrouver une mixité de fonctions, avoir un plan d’ensemble
Jos Vandenbreeden : « Déjà en 1992, nous avons dû nous battre pour sauver la tour Martini (Rogier), qui était un modèle de ville verticale mêlant bureaux, logements, commerces, salles de spectacle… Une mixité de fonctions qui a disparu avec l’actuelle tour Dexia qui a pris sa place ». Retrouver cette mixité des fonctions semble actuellement indispensable… et indissociable des développements urbanistiques d’un quartier.
Ainsi, le Quartier Nord tel qu’on le connaît n’est que l’amorce d’un ambitieux master plan ‘à la new-yorkaise’ du début des années 60. Ce plan prévoyait près de 140 tours, essentiellement de bureaux, dont certaines le long d’une large avenue faisant la jonction avec la place de Brouckère. La transformation du quartier a été stoppée net suite à l’opposition massive née de mai 68, avec pour résultat la construction de seulement quelques tours éparses dont on se demande que faire aujourd’hui. « Il manque actuellement un vaste plan d’urbanisme pour créer une ville verticale, incluant du logement, en dehors du centre historique », selon l’architecte.
Préserver l’architecture typique de l’époque
Jos Vandenbreeden est partisan de rénovations qui respectent l’aspect architectural marquant des tours construites à Bruxelles de la fin des années 50 jusqu’aux années 80 : « Ces tours sont les témoins d’une architecture, que l’on perd si l’on opère un ‘restyling’ des façades. C’est par exemple ce qui s’est passé avec la tour du Midi, au style particulier, mais dont la façade a été remplacée. »
Concilier la préservation de l’architecture tout en répondant aux exigences actuelles de performances énergétiques, de confort, de sécurité sera donc un défi majeur pour certaines tours à Bruxelles.
Rénovation des tours et économie circulaire
Justement, sous le poids de toutes ces exigences, démolir pour reconstruire se présente souvent comme la solution la plus ‘évidente’ pour les décideurs, les promoteurs. C’était sans compter sur l’économie circulaire et une vision à plus long terme des bâtiments, des matériaux qui les constituent et des déchets qu’ils génèrent en fin de vie. Certains projets pilotes mettent déjà en œuvre les pratiques d’économie circulaire telles que rénover, adapter, réutiliser, recycler. Cela va très vite devenir une nécessité pour tout le secteur de la construction.
Un programme dense, jalonné d’exemples concrets
Suite à quelques exposés plus théoriques, pas moins de sept projets seront présentés lors de ce séminaire : des reconversions de tours de bureaux en logements, des rénovations globales, ou encore de spectaculaires transformations redessinant le quartier. Cette journée devrait vous permettre de bien cerner les enjeux et les bénéfices relatifs à la rénovation des tours dans le contexte régional.
Pour ne rien rater de ce séminaire, rendez-vous le vendredi 8 novembre 2019 à 9 heures dans le grand auditoire de Bruxelles Environnement, sur le site de Tour et Taxis. Le programme complet ainsi que le formulaire d’inscription sont disponibles sur le site de Bruxelles Environnement.