Dans le quartier vibrant du Faubourg-Montmartre, à proximité des Grands Boulevards, se trouve un appartement de 32 m² qui incarne l'élégance discrète et la sophistication moderne. Cet espace, situé au troisième étage d'un immeuble de 1850 rue Bergère, a été repensé par l'architecte Émilie Magdelaine pour refléter l'esprit d'une petite suite d'hôtel, tout en servant d'écrin aux pièces de mobilier et aux œuvres d'art contemporain du propriétaire.
Le projet, dirigé par Émilie Magdelaine Interior, a consisté à réinventer un espace initialement peu fonctionnel et vétuste. L'appartement jouissait d'une belle hauteur sous plafond et de trois grandes fenêtres offrant une lumière naturelle abondante, mais nécessitait une refonte totale pour révéler tout son potentiel. « C’était son seul avantage ! Entre le plan mal conçu et l’état vétuste, il a fallu tout reprendre », explique Émilie Magdelaine.
L'approche de l'architecte a été de créer un environnement neutre et raffiné, où la palette de couleurs claire permet aux œuvres d'art et au mobilier de se démarquer. Le choix des matériaux, tel que le parquet en chêne posé en point de Hongrie (Chêne de l’est) et les murs peints en "Strong White" avec un plafond "All White" de Farrow & Ball, reflète une esthétique parisienne classique tout en étant actuelle.
Malgré sa petite superficie, l'appartement ne se présente pas comme un studio ordinaire. L'espace est intelligemment cloisonné, avec une zone de vie distincte de l’espace nuit, créant ainsi une sensation d'intimité et de confort. La cuisine, discrètement intégrée au salon, adopte des façades brutes noires et grises sur des caissons IKEA, un parfait exemple d'IKEA Hack rehaussé par des détails en laiton et un plan de travail en grès cérame imitation marbre.
Le soin apporté aux détails est évident partout dans l'appartement. Les interrupteurs en acier brossé, les appliques en aluminium vintage des années 70, et le miroir "Fading S" (ENOstudio) créent des points focaux intéressants sans alourdir l’espace. « On est partis sur du “tout neutre”, afin que seuls les objets et le mobilier apportent la couleur, mais un neutre travaillé dans les moindres détails », ajoute l'architecte.
L’appartement est conçu comme un écrin, mettant en valeur les pièces éclectiques de la collection du propriétaire. Des œuvres telles que "Volume" de Guy de Rougemont (1972) et un buste de Louis d’Ambrosio (1927) dialoguent avec des meubles iconiques, comme le fauteuil vintage Plywood LCW de Charles et Ray Eames et le canapé de Kho Liang Ie (1964). « Il était fait pour cet appartement avec ses 73 cm de profondeur, ses trois places très confortables et sa table intégrée en marbre », souligne Émilie Magdelaine.
Des étagères et niches soigneusement placées permettent d'exposer de beaux objets tout en maximisant la lumière naturelle, notamment grâce à des fonds en miroir qui réfléchissent subtilement la lumière sans la dominer. Dans la chambre, une œuvre de Thomas Devaux crée un point focal, tandis que les portes de salle de bains en galandage et les éclats réfléchissants multiplient les effets visuels, ajoutant une dimension dynamique à l’espace.
L'ensemble de l'appartement réussit à équilibrer fonctionnalité et esthétisme, offrant un cadre de vie confortable qui ne sacrifie pas le style. « Nous sommes dans la recherche d’un équilibre, avec un environnement qui évite d’être surchargé. C’est sur ce plan une véritable réussite dont je suis très fière », conclut Émilie Magdelaine.
Ce projet illustre parfaitement comment, avec une vision claire et un souci du détail, même les petits espaces peuvent être transformés en des lieux de vie sophistiqués et accueillants. Dans cet appartement du Faubourg-Montmartre, chaque élément, du parquet en point de Hongrie aux œuvres d'art soigneusement sélectionnées, contribue à créer un intérieur à la fois moderne et intemporel, fidèle à l'esprit parisien chic.