A Namur, le Coteau Sainte Barbe se fond dans le paysage
La réalisation de la résidence Coteau Sainte Barbe à Namur a été confiée au bureau Syntaxe. L’architecture de l’ensemble, particulièrement respectueuse de la végétation existante, s’intègre harmonieusement au milieu environnant dominé par le massif rocheux de la vallée de la Meuse.
Intégration de la façade
L’alignement de la façade par rapport au trottoir a fait l’objet du concept architectural du peigne, un concept ayant pour objectif de faire entrer le domaine public dans l’espace privatif et vis-versa. La façade approchant les 120 mètres de longueur, les architectes ont fait le choix de diviser le volume en petites entités, une manière de renforcer la verticalité dans l’esprit de maisons mitoyennes. Le bois, l’enduit et les panneaux de grands formats se succèdent et se répètent. L’effet de diversité est également renforcé par des niveaux de corniches variables. A l’arrière, la façade a été volontairement portée à la limite du fond de la parcelle fortement pentu. En ce qui concerne le traitement des abords, la notion de ‘jardins suspendus’ s’est imposée d’elle-même.
Habitat intégré dans le paysage du Coteau
Le site se situe en bordure de la vallée de la Meuse et est dominé par un massif rocheux à végétation dense. Cette structure de végétation encore clairement visible actuellement définit l’identité visuelle de la région. Alors que la vallée se composait de bâtiments, de champs fertiles et de potagers, la ville et sa vallée étaient entourées de plantations d’arbres sur les hauteurs du massif. Lors de l’intégration du bâtiment, les architectes ont veillé tout particulièrement à ce que ce paysage remarquable se ressente au mieux. Plutôt que d’être cachée à l’arrière du bâtiment, la végétation du Coteau se prolonge jusqu’à la rue. Ainsi, le bâtiment se retrouve inclus dans ce paysage et l’expérience verte des habitants est optimale.
Qualités d'un aménagement vert
Conscients qu’un environnement vert autour d’une habitation améliore la qualité de vie des habitants, les architectes ont reproduit la typologie de la végétation du Coteau et ce, jusqu’à la rue. Des zones privées et collectives sont sculptées dans cette végétation, et le bâtiment y est intégré. La végétation est plus intensive autour du bâtiment et plus clairsemée à mesure qu’on s’en éloigne. L’assortiment a été composé de façon à conférer une certaine unité au site, lequel restera agréable tout au long des saisons. Les plantes sont conformes aux possibilités d'entretien et à la pression des habitants. L’assortiment se compose de plantes indigènes et/ou ayant prouvé leur adéquation à notre climat et à notre paysage. Elles améliorent la biodiversité et sont intéressantes pour de nombreux insectes. Par ailleurs, toutes ces variétés donnent d'excellents résultats dans un environnement urbain.
Programme et définition de zones
Outre les qualités d’un environnement vert, les architectes ont également souhaité favoriser au mieux les contacts sociaux au travers de l’aménagement extérieur. Non seulement l’intégration de murs de jardins et de murs de soutènement accentue le relief prononcé, mais elle délimite également les zones privées, collectives et publiques. Trois zones ont été intégrées : le jardin privé, la zone de rencontre et de repos et la zone ludique. Ces délimitations ont été conçues pour être discrètes mais claires. Ces aménagements stimulent les moments d’échange et de détente, tout en préservant la vie privée de chacun.
Stockage et évacuation des eaux pluviales
L’eau de pluie est récoltée par les toitures vertes et les terrasses. Les eaux de surfaces sont recueillies dans une citerne perméable et/ou dans un bassin de drainage naturel permettant à l’eau de s’infiltrer lentement dans le sol. Ce bassin de drainage, propice au développement de la faune et la flore, procure une belle plus-value éducative ainsi que des occasions de jeux pour les enfants. Par son emplacement, il constitue une barrière naturelle jusqu’au niveau inférieur du mur de soutènement.
Matériaux durables
L’assortiment se compose principalement d'arbustes, d’arbres et de plantes vivaces indigènes naturellement présentes sur le Coteau. Les architectes se sont surtout concentrés sur les diverses teintes de vert et sur les plantes à feuilles et à texture. Quelques arbres solitaires ont été plantés, avec assez d’espace pour leur permettre de grandir librement. Ces arbres durables sont intéressants au niveau éducatif et botanique, et ils assurent l'ancrage des parties de bâtiments plus hautes dans leur environnement. Pour la réalisation des délimitations des jardins et des murs de soutènement, les sentiers d'accès, les terrasses et les bancs, les architectes ont opté pour un matériau homogène et durable, en harmonie avec le bâtiment et parfaitement intégré à son environnement. Les plantes ainsi que les matériaux solides sont faciles à entretenir et garantissent donc un résultat visuel qui restera séduisant et fonctionnel pendant longtemps.