A Seraing, l'Orangerie participe au renouveau urbain (Reichen et Robert & Associés)

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En région liégeoise, l’entrée de ville de Seraing poursuit sa métamorphose entamée depuis une dizaine d’années. Parmi les premières réalisations qui ont vu le jour, l’Orangerie occupée par CMI, Cockerill Maintenance & Ingénierie, a pris le parti de regarder à la fois vers le passé et vers l’avenir. On doit l'architecture du bâtiment à l'agence française Reichen et Robert & Associés.

 

S’appuyer sur le passé pour construire l’avenir

L’Orangerie est un nouvel immeuble administratif destiné à l’extension des bureaux d’études de CMI, actuellement logés dans le château de Seraing. Son nom fait référence à l’ancien jardin de la propriété sur l’emplacement duquel il s’installe. Le maître de l’ouvrage, la société immobilière GIMCO, a choisi de confier la réalisation du projet à l’agence d’architecture française Reichen et Robert  & Associés, par ailleurs initiatrice du masterplan de la Ville de Seraing. Le bâtiment s’inscrit dans un contexte de reconversion urbaine attractive et dynamique, comme en atteste le caractère franc des choix architecturaux. La construction s’implante sur un site occupé par d’anciennes halles dont certains éléments structurels ont été préservés. En effet, une partie de la toiture en shed et un mur de façade ont été isolés et rénovés. À la jonction avec le château, l’Orangerie s’invite entre ces éléments historiques, en guise de trait d’union entre passé et présent. 

 

Valorisation par opposition

La ligne de conduite architecturale est radicale : les auteurs de projet ont choisi le concept de la valorisation par opposition pour instaurer un lien fort entre parties existantes et neuves. La volonté a été de créer un édifice d’exception, ouvert sur la ville, mais attaché à son passé. Concernant l’implantation, le nouveau bâtiment s’inscrit dans le prolongement du gabarit du château. C’est au niveau des volumes que les libertés formelles ont été prises. En effet, l’immeuble présente une volumétrie changeante qui s’enroule sur elle-même et joue avec les glissements, les décalages et les soulèvements pour créer le dialogue avec son environnement. Ainsi, l’édifice impressionne par son imposant porte-à-faux surplombant l’espace public, vers le centre de Seraing. Du côté du château, par contre, le bâtiment reste au sol et s’imbrique entre les éléments conservés pour laisser les parties anciennes s’exprimer. Le choix du parement va également dans ce sens. La double peau métallique emploie un vocabulaire résolument contemporain tout en s’inspirant des éléments du passé. Le matériau employé rend hommage à la mémoire de l’industrie sidérurgique du site, tandis que son motif rectangulaire rappelle les briques massivement employées pour la construction des bâtiment sérésiens.

 

Un bâtiment à plusieurs visages

Au niveau du programme, ce ne sont pas moins de 8250 m2 de bureaux qui ont été construits. Le but était de rassembler dans un même endroit toutes les équipes d’études et de gestion, jusque-là dispersées dans la région liégeoise. La construction compte 5 niveaux articulés autour de 2 patios. La volumétrie mouvementée de l’édifice crée de nombreuses perspectives visuelles et autant d’espaces qualifiés et diversifiés. Ainsi, au rez-de-chaussée, le hall d’entrée occupe la partie centrale de l’immeuble, logé entre 2 espaces extérieurs aménagés. Chaque façade possède sa propre personnalité. S’ouvrant sur la ville, le grand porte-à-faux marque l’entrée et délimite virtuellement le parvis de l’immeuble, par ailleurs fondu dans le réaménagement de la Place Kuborn. Outre les espaces de bureaux, le bâtiment prévoit différentes fonctions visant l’amélioration générale du cadre de travail : un auditorium de 120 places, des espaces de télé-vidéo conférences, un restaurant d’entreprise et une salle de sport.

 

Près de 1800 m2 de plancher suspendus

Le point névralgique du projet reste sans conteste son large porte-à-faux (38x25m). A près de 8 mètres du sol, 4 grandes poutres treillis en acier portent à elles seules plus de 1800 m2 de plancher répartis sur 2 niveaux. Les poutres sont disposées le long des façades à l’intérieur du bâtiment. Trois d’entre elles s’appuient sur la structure courante de l’Orangerie et, directement ou indirectement, sur la quatrième poutre treillis. Cette dernière s’encastre quant à elle dans un épais voile en béton postcontraint. Cet imposant voile de béton est enterré à plus de 10 mètres de profondeur, sur le lit rocheux de la Meuse. Il fonctionne comme une console géante destinée à supporter près des 2/3 de la masse totale du porte-à-faux. L’emploi d’une structure métallique a permis de conserver la transparence de l’édifice malgré les 2000 tonnes employées pour le réaliser. Cet effet de transparence est accentué par l’emploi de la double-peau métallique. Son découpage fin et sa teinte dorée participe au caractère d’exception que le maître de l’ouvrage et les auteurs de projet ont souhaité conférer à l’Orangerie.

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