A Uccle, les défis du Roseau

A Uccle, l’immeuble Roseau, comportant 9 appartements et une zone de bureaux a été conçu par le bureau d’architectes Syntaxe. Sa réception provisoire a eu lieu début mars. Ce projet démontre le savoir-faire du bureau en matière de réalisation de programme mixte restreint sur une parcelle à la forme triangulaire compliquée, et d’un gabarit variable, voire élancé. Le projet est en outre implanté dans une zone Natura 2000, ce qui a entraîné des procédures supplémentaires. La particularité de cet ensemble est la circulation verticale extérieure, matérialisée sous forme d’une ‘faille’ entre les deux volumes principaux.

 

Le projet tire parti de la forme triangulaire de la parcelle et de la proximité directe d’un talus imposant rendu nécessaire par le passage de la voie ferrée. Il s’implante sur la longueur de la parcelle et s’inscrit dans un triangle rectangle ‘capable’ dont les côtés font respectivement 80 m, 70 m et 30 m de longueur. « Le gabarit proposé se décompose en 2 volumes contigus, pour permettre à la construction de s’élever graduellement depuis le niveau R+2+Toiture en retrait jusqu’à un gabarit établi à R+3+Toiture en retrait, ceci pour assurer la liaison entre les dernières parcelles construites de la rue du Roseau (R+1+T), l’immeuble intermédiaire et directement voisin du projet (R+3) et le projet Bourdon qui culmine, comme le talus, au gabarit global R+5 », précise Joël Meersseman, de Syntaxe.

Une transition urbanistique adéquate

Cette décomposition en 2 gabarits graduels assure une transition urbanistique élégante et adéquate par rapport au tissu existant. Le dernier niveau de chaque volume est en léger retrait par rapport à la façade principale. Tous les volumes projetés sont couverts de toitures plates. Le projet ne comporte pas de sous-sol pour des raisons de qualité de portance de sol et de présence d’eau. Quant aux parkings, ils se trouvent au niveau du rez-de-chaussée et sont ventilés de manière totalement naturelle.

A ce niveau, le projet se veut largement ouvert tant en façade avant qu’en façade arrière, afin de ne pas rompre le maillage vert existant de part et d’autre du projet, et notamment pour permettre à la faune locale de transiter par ces espaces (le parking n’étant fermé que par des obstacles franchissables). La volonté de préservation de l’écosystème local se traduit par l’usage de toitures plateformes végétalisées qui couvrent partiellement le rez-de-chaussée et le parking afin de rechercher la lumière naturelle.

Une implantation intelligemment pensée, notamment pour l’acoustique

« Le ‘calage’ de l’implantation a été pensé pour profiter au mieux de l’orientation et des vues offertes par le terrain », explique Joël Meersseman. « Le bâtiment a été positionné en hauteur en tenant compte de la faible déclivité naturelle du terrain - le terrain est d’allure plate -, de manière à n’occasionner qu’un minimum de mouvements de terre et pour permettre un accès aisé, tant pour les véhicules que pour les piétons. L’ensemble des volumes construit est implanté de sorte à laisser un maximum d’espace vert au Sud de la parcelle, ce jardin commun et l’aire de jeu qu’il représente étant à la disposition des futurs habitants de l’immeuble. »

L’architecture du projet et l’organisation des appartements a été également fortement influencée par la présence de la voie ferrée. Ainsi, tous les services (salles de bain, buanderies, réserves, etc.) forment un « bouclier acoustique» par rapport à la ligne de chemin de fer tandis que les pièces de vie (séjours, chambres, etc.) sont positionnés de manière à profiter au maximum de l’orientation et des vues sur la ville. 

Les défis du projet

Syntaxe s’est trouvé face à un beau défi avec ce programme restreint sur une parcelle à la forme compliquée, la présence proche du talus boisé du chemin de fer et l’inscription du terrain dans une zone Natura 2000, c’est-à-dire un environnement naturel à préserver absolument. Un dernier élément qui entraîne inévitablement des procédures et des autorisations supplémentaires. Joël Meersseman : « Le contexte nous a mené tout naturellement à une architecture qui s’élève de manière à maximiser l’accès à la lumière naturelle et à dégager des vues. Ceci, combiné au fait qu’il était préférable de ne pas créer de sous-sol, a généré plusieurs étages de jardin et une emprise au sol restreinte. » C’est la raison pour laquelle également, afin de s’intégrer dans le contexte végétal du site, la façade Est du volume R+3+Toiture a été recouverte de plantes grimpantes.

L’immeuble est une construction passive , suivant la réglementation en vigueur à Bruxelles.

Affectation et programme

Le programme comprend des appartements 1, 2 et 3 chambres, chacun équipé d’une terrasse et/ou d’un balcon ainsi qu’une zone réservée à une activité de bureau (tertiaire) au rez-de-chaussée. Les surfaces des logements s’échelonnent de 67 m² à 150 m². La variété dans les surfaces des unités est donc assurée. Les appartements sont tous desservis par un ascenseur localisé au centre de l’espace commun. La zone commune aux logements offre, d’étages en étages, un dégagement généreux pour les logements desservis. Partiellement privatisable, elle offre un réel perron pour chaque appartement et permet des manœuvres aisées pour les éventuels occupants PMR. Le rez-de-chaussée accueillera également une surface de bureaux, dont la toiture aménagée en terrasse et jardin restera accessible de manière privative à l’appartement qui y est juxtaposé.

Structure et matériaux de parement

La structure du bâtiment est réalisée de manière traditionnelle : murs porteurs en blocs silico-calcaires et dalles en béton. Le matériau dominant pour les parements est un enduit clair sur isolant. Le socle est traité en bétons et enduits de teinte foncée recouverts de claustras en bois traité. Les châssis sont en pvc gris anthracite à coupures thermiques, les vitrages sont des triples vitrages clairs. Les garde-corps qui garnissent les coursives et les terrasses sont en bois traité ou en vitrage clair.

Chauffage et ventilation

Chaque logement est chauffé par une installation individuelle au gaz de faible puissance étant donné le caractère passif de la construction. Les chaudières individuelles sont installées dans les buanderies des appartements qui accueilleront également les unités de ventilation double flux avec récupération de chaleur. La régulation de ces équipements est individuelle pour chaque appartement.

 

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