Archi-militant : Récupérons, récupérons, récupérons...
Cela ne vous a pas échappé : ces derniers mois, les matériaux de construction ont vu leur prix flamber. Bois de charpente, acier, mousse de polyuréthane, peinture … aucune matière première, aucun matériau de construction ne semble avoir échappé au mouvement.
Prenons des matériaux basiques comme le bois et ses produits transformés (panneaux OSB, contreplaqué de coffrage…) : pour certains d’entre eux, les prix ont parfois gonflé de plus de 200% depuis le début de la pandémie. Pour expliquer la chose, on peut évoquer l’aide accordée par Trump aux Américains pour qu’ils construisent ou rénovent leur habitation (souvent en bois). Les Américains se sont rués sur le bois canadien (pourtant taxé), mais aussi sur le bois européen (essentiellement finlandais, autrichien ou allemand). Les Américains ne sont pas les seuls pointés du doigt. La Chine et, plus largement, les pays asiatiques, ont eux aussi englouti des quantités monstrueuses de matières premières pour assurer la reprise. Du bois, mais aussi du zinc, du cuivre ou encore de l’acier dont les prix ont respectivement enflé de 22, 30 et 50%, sans parler du pétrole dont les cours ont connu une hausse de 100% dans la même période.
A ce déséquilibre de l’offre et de la demande, il faut ajouter les faiblesses liées à une économie globalisée. A titre de seul exemple, on peut évoquer les livraisons de panneaux agglomérés que nous importons en grandes quantités d’Amérique du sud en comptant sur… trois compagnies maritimes qui se partagent le gâteau. Résultat: des acteurs qui ont tout le loisir de dicter leur propre loi ou, à tout le moins, leur agenda. Le responsable de chantier aura beau s’époumoner au téléphone avec le responsable commercial d’un Maersk ou d’un COSCO, je doute qu’il puisse obtenir plus rapidement le bois de coffrage qu’il ne trouve plus chez son grossiste... Cela va-t-il se calmer? Sans vouloir jouer les Cassandre, j’en doute. En tout cas, pour ce qui concerne le très court terme. Et puis, qui nous dit que nous sommes désormais totalement à l’abri ? Une tuile du même acabit que celle de la COVID19 ne peut-elle pas nous tomber sur la tête ? Dois-je rappeler que les tempêtes ont, elles aussi, des effets délétères sur les ressources mondiales et sur l’économie ?
Vous attendez une solution ? J’en ai une. Peut-être allez-vous la juger rétrograde. Tant pis, je me lance quand même : récupérons tout ce qui peut l’être. La démolition des bâtiments (d’ailleurs pas toujours très anciens) génère un gaspillage énorme de matières premières qui devient inacceptable avec les situations que nous connaissons aujourd’hui. Je parle de la pénurie de matières premières, mais aussi du gaspillage qui nourrit de manière très directe et très inquiétante le réchauffement climatique. Heureusement, des solutions commencent à se profiler. Comme celle que prône l’asbl bruxelloise Rotor qui visite des bâtiments avant leur destruction afin d’en extraire tout ce qui peut l’être. Alors, répétez avec moi votre nouveau mantra : récupérons, récupérons, récupérons.