Archi-militant : Rémy Bricka en concert à la Régie des bâtiments
Invité pour s'exprimer à propos du plan et des intentions du fédéral à propos du parc immobilier de la Régie des bâtiments, le Rémy Bricka du fédéral – j'ai nommé Mathieu Michel, secrétaire d'Etat à multiples casquettes (dont celle de la Régie des bâtiments) – a évoqué la stratégie mise en place pour améliorer le sort (énergétique, mais pas que) des bâtiments appartenant au fédéral.
Pour le coup, le petit "Rémy" nous a semblé plein d'entrain et de détermination. Assis sur son plan à 5 milliards, notre secrétaire d'Etat nous a en effet promis rien moins que la réfection des prisons, la fin des plafonds qui s'effondrent dans les commissariats, la fin des châssis pourris que les fonctionnaires ont jusqu'ici tant bien que mal calfeutrés avec du papier journal ou avec le papier alu des tartines du midi (anecdotes réelles rapportées par un huissier travaillant dans un palais de justice). Le petit "Rémy" va même jusqu'à nous promettre la fin des échafaudages pour 2024 au Palais de Justice de Bruxelles. C'est dire s'il a la volonté d’avancer, le bougre.
Très bien, sauf que ces 5 milliards seront dépensés sur une période de... 20 ans. A l'issue du plan, le Roi Philippe aura peut-être abdiqué pour raisons de santé, la Vivaldi cédé la place à pas moins de quatre gouvernements et les plans dessinés en 2022 par le petit "Rémy" fait long feu. On peut aussi discuter de la taille de l'enveloppe : 5 milliards sur 20 ans, ça ne donne en fin de compte que 250 millions par an. Quand on sait que la construction d'un commissariat de police comme celui de la zone Midi nécessite près de 80 millions d'euros, on est en droit de s'interroger sur la taille de l'enveloppe.
Au-delà des questions liées aux enveloppes budgétaires, il y a aussi le laps de temps – trop long – et souvent même les retards qui anéantissent complètement les dépenses consenties dans l'urgence pour stabiliser un bâtiment ou pour établir un bilan énergétique. Si ces dépenses de bon sens ne sont pas suivies rapidement par d'autres investissements permettant de corriger les problèmes détectés, l'argent investi en urgence devient de l'argent jeté par les fenêtres. A cet égard, on peut citer l'exemple du Pavillon chinois qui a bénéficié d'une stabilisation temporaire au début des années 2000 avant d'être laissé vide pendant 20 ans. 20 longues années d'inoccupation qui ont suffi pour provoquer de graves problèmes de stabilité. Et aujourd'hui, tout doit être recommencé. J'aurais pu également parler des bilans énergétiques qu'il faut reprendre depuis le début parce qu'ils n'ont pas assez vite été suivis d'effets concrets.
Bref, posons-nous la question : la partition de Mathieu Michel alias Rémy Bricka ne doit-elle pas être rejouée ? Et le gouvernement fédéral ne doit-il pas enfin s’accorder pour donner à notre secrétaire d’Etat les moyens de son irrésistible envie d’enfin faire bouger les choses ? A voir la détermination de Mathieu Michel, à voir aussi les effets délétères des politiques de saupoudrage dont la Régie souffre depuis si longtemps, c’est bien le moins qu’on puisse lui souhaiter. Et avec ses talents d’homme-orchestre, jonglant avec la simplification administrative, la protection de la vie privée et la Régie des bâtiments, je vous fiche mon papier qu’il y parviendra, le bougre !