Ateliers d’artistes en résidence dans le quartier Saint-Léonard à Liège (AIUD)

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Le bureau d’architecture AIUD participe à la revitalisation du quartier Saint-Léonard de Liège avec la rénovation d’un ancien bâtiment industriel qui accueille depuis 2013 des ateliers d’artistes en résidence.

Une réaffectation au cœur d’une dynamique de quartier

Le projet prend place dans une dynamique de restructuration du quartier Saint-Léonard à Liège. L’implantation d’activités et d’entreprises artisanales et artistiques est visée avec, notamment, des ateliers pour artistes en résidence et des espaces d’exposition, qui forment l’essentiel du programme architectural. Le projet comprend 4 ateliers, une salle de réunion polyvalente, un espace de stockage, un appartement pour un concierge et des bureaux. Il s’inscrit dans un bâtiment d’un ancien site charbonnier local. Ce dernier présente un grand volume longitudinal surmonté d’une toiture en shed. Un bâtiment plus petit, à toiture plate, lui est accolé en about.

 

Une volumétrie généreuse à disposition des artistes

Le bâtiment à réaffecter présente une volumétrie ample et attractive. Le volume, de plus de 60 mètres de long, offre des espaces intérieurs généreux, sous la charpente industrielle métallique de sa toiture en shed. Le bâtiment est bordé d’un côté par une cour, et d’une esplanade avec un espace de parking de l’autre côté. Le projet prévoit d’ailleurs la possibilité d’un accès direct et fonctionnel à travers le bâtiment pour relier ces 2 espaces extérieurs, en vue d’éventuels événements de plus grande ampleur. A l’intérieur, les anciens ateliers abritent les ateliers d’artistes, une petite salle polyvalente et les stocks. Les espaces situés dans le volume à toiture plate accueillent les bureaux.

 

Des interventions architecturales mesurées

Les interventions architecturales sont volontairement ponctuelles. Elles suffissent pour insuffler à une juste mesure les nouvelles fonctions et une nouvelle vie aux lieux. La nouvelle toiture est un plan horizontal qui vient surmonter les shed. Elle permet autant d’agrandir l’espace des ateliers de l’étage que de donner une nouvelle identité à cet édifice, par sa forme et l’emploi de panneaux en polycarbonate. L’indentité du bâtiment est également amenée par la nouvelle coursive et son escalier en métal déployé, placés à l’extérieur. Ceux-ci distribuent les ateliers à l’étage, ce qui le rend autonome et permet de ne pas amputer les espaces intérieurs d’un couloir de distribution. Le travail sur les baies et ses nouvelles menuiseries en bois indique sans détour les nouvelles interventions, donnant une lecture claire des éléments anciens et nouveaux. La façade extérieure en brique est restaurée et revêtue uniformément d’une peinture grise, tandis qu’à l’intérieur, la brique est laissée brute. Enfin, le nouveau compartimentage des espaces scinde le volume intérieur en différents ateliers.

 

Economie et détails d’architecture

Le principal défi de ce projet était le ratio entre le budget et la surface à réhabiliter, soit 856.000 € pour 1470 m², c’est à dire un peu moins de 600 €/m² HTVA. Cette contrainte s’est naturellement intégrée aux choix architecturaux dès la conception, en parallèle d’une recherche sur les matières et les détails rigoureux d’architecture. « L’essence du projet s’accomplit dans le détail, s’épanouit dans l’économie des moyens ». Cette phrase, extraite du livre « Inventaires #1 », édité par la Fédération Wallonie-Bruxelles, résume, aux yeux de Gil Honoré (fondateur du bureau AIUD et seul architecte associé de celui-ci), le travail mené ici. Le travail sur les combinaisons de matières et la valorisation des qualités plastiques inhérentes au bâtiment existant ont été un des moteurs principaux du projet. De cette façon, structures en acier existantes ou ajoutées, maçonneries brutes, chape lissée en béton, bois non traités, flocage papier, sont mis en œuvre de façon cohérente, respectant l’âme des lieux, tout en apportant des réponses concrètes et techniques à la nouvelle affectation. Les plafonds existants sont par exemple recouverts d’un flocage de papier blanc qui apporte une matière supplémentaire, améliore l’acoustique des locaux, et ce pour un très faible coût.

 

Savoir faire durer par la rénovation

Enfin, le bureau AIUD a traduit ici une nouvelle fois sa démarche écologique qui consiste à lire et à utiliser à bon escient les configurations et les qualités architecturales des bâtiments à rénover. Cette façon de faire, en amont des dispositifs visant la réduction des consommations énergétiques, reste selon Gil Honoré une attitude essentielle et raisonnée dans la conception architecturale contemporaine.

 

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