Autoportrait : Sébastien Causin (Open Architectes)

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D'autoportrait en autoportrait, une chaîne se crée, illustrant le respect confraternel entre architectes de toutes générations. Ainsi, dans un récent autoportait, Joël Meersseman (Syntaxe) citait l'équipe d'Open Architectes comme exemple de jeunes architectes belges lui faisant forte impression actuellement. Architectura a donc voulu en savoir davantage sur ce bureau basé à Ronquières, avec des implantations à Gerpinnes et à Bruxelles. Sébastien Causin, architecte gestionnaire de projets, s'est prêté au jeu de l'autoportrait.

 

Sa vision de l’architecture

Parmi les projets que vous avez réalisés, quels sont ceux qui vous procurent le plus de fierté, et pourquoi ?

La transformation d’un immeuble de bureaux pour y installer l’école « De l’Autre Coté de l’Ecole », école secondaire à pédagogie active à Bruxelles. Le principal enjeu du projet consistait à décloisonner les espaces de ce bâtiment post-moderne organisé autour d’un atrium monumental et à créer de nouvelles circulations verticales adaptées à cette nouvelle fonction, le tout dans un budget extrêmement serré.

Pour le second projet, je citerais la construction d’un petit immeuble pour la commune de Schaerbeek, projet pour lequel le défi consistait à installer le programme attendu, une antenne propreté pour le service propreté de la commune et du logement social, sur un tout petit terrain entre mitoyens.

 

Pour quels projets en cours ou en préparation avez-vous des attentes élevées ?

Pour deux projets en particulier. L’un est un projet résidentiel de grande envergure et l’autre est une petite habitation privée. Deux chouettes clients avec des exigences élevées. Le premier pour son objectif de développement durable à large échelle avec la volonté de développer un petit écoquartier comprenant quelques infrastructures partagées.
Le second pour le travail attendu par le maitre d’ouvrage sur les matériaux et les détails de mise en œuvre. L’opportunité de pouvoir effectuer un travail poussé sur les matériaux est toujours très stimulante.

 

Quel projet d’un autre architecte belge est selon vous une belle réussite ?

Le travail de A practice est souvent très pertinent, je pense notamment au Centre de Technologie Avancé de Morlanwelz, un bel exemple de projet hyperfonctionnel qui allie parfaitement structure, matière et lumière.

 

Quels architectes étrangers sont pour vous une grande source d’inspiration ?

Il y en a évidemment beaucoup, je pense en particulier à Peter Zumthor, Studio Mumbai, John Pawson pour leur travail sur la matière, la lumière et pour la spiritualité qui se dégage de leur travail.

 

Quels projets récents construits à l’étranger considérez-vous comme particulièrement réussis ?

J’ai visité il y a quelques années le Vorarlberg qui regorge de projets exemplaires, tant sur le plan de l’architecture que de la durabilité et de l’usage de l’artisanat et des ressources locales. Parmi ceux-ci, je pense notamment au projet IZM par Hermann Kaufmann à Montafon, ou à l’immeuble de bureaux 2226 de Baumschlager Eberle à Lustenau.

 

Quels jeunes architectes belges vous impressionnent le plus pour le moment ? 

Je ne citerai pas un architecte en particulier mais plutôt les initiatives publiques de qualité qui permettent de faire émerger de jeunes bureaux et des projets souvent intéressants apportant des solutions originales et novatrices aux problèmes posés. Je pense par exemple aux projets des contrats de quartier ou au travail du BMA à Bruxelles, du Bouwmester de Charleroi etc.

 

Quels aspects du métier d’architecte trouvez-vous passionnants ? Inciteriez-vous vos enfants à vous suivre dans cette voie ?

La diversité des projets et des tâches à accomplir pour les mener à bien. Les nouvelles rencontres à chaque projet, l’apprentissage permanent. Je n’inciterai mes enfants à suivre aucune voie en particulier si ce n’est celle qui pourra les porter et les faire évoluer librement.

 

Quelles rencontres furent décisives pour votre épanouissement en tant qu’architecte ?

De nombreuses rencontres, notamment Philippe Vroye, architecte et artiste qui fut mon professeur d’arts en secondaire, Marc Lacour (architectesassoc.) que j’ai eu la chance d’avoir comme professeur d’atelier à Saint-Luc Bruxelles, Jean-Pierre Majot, architecte et urbaniste chez qui j’ai fait une partie de mes stages. Et évidemment Bertrand Noël, Ruddy Picard et Jerome Peteno que j’ai fini par rejoindre chez Open architectes en 2018.

 

Vous reconnaissez-vous encore dans le jeune étudiant ambitieux que vous avez été ? Rêve et réalité se sont-ils rejoints ?

Les premières années après les études furent difficiles. La réalité du métier semblait tellement loin des études et de l’image de l’architecte que pouvaient nous renvoyer les livres et revues d’architecture. Il m’a fallu pas mal de temps pour intégrer les contraintes du métier, notamment en raison des multiples facteurs à intégrer dans la mise en place d’un projet, qu’ils soient humains, budgétaires, techniques ou administratifs, et qui nous écartent subrepticement de l’objectif visé lors des premières esquisses. Chemin faisant, on apprend peu à peu à rester vigilant et à tenir la ligne de bout en bout.

 

Un peu de tout

Quel autre métier auriez-vous voulu exercer ? J’aurais aimé travailler dans le monde du spectacle, de la scénographie ou du son.

Où avez-vous suivi votre formation en architecture ? A l'Institut supérieur d’architecture Saint-Luc Bruxelles (LOCI)

Chez qui avez-vous été stagiaire ? A l’époque j’ai voulu explorer d’autres disciplines en lien avec l’architecture, j’ai travaillé avec l’éclairagiste Jean-Pierre Majot qui a une vision très fine et juste de la mise en lumière, et avec le bureau d’urbanisme Van Wunnick & Partners. J’ai également fait un bref passage chez B-612 Associates qui fut très enrichissant.

Quel était le titre de votre travail de fin d’études ? Nous avions travaillé (avec Bertrand Noël déjà à l’époque) sur le réaménagement des boulevards du centre à Bruxelles. Un projet scolaire sans doute trop ambitieux, mais c’est amusant de voir certaines idées déjà présentes à l’époque se concrétiser aujourd’hui, notamment avec le projet de piétonnier.

Votre livre d’architecture favori L’éloge de l’ombre de l’auteur japonais Junichirô Tanizaki, qui défend une esthétique de l’ombre et de la matière patinée par opposition à une certaine esthetique occidentale hyper eclairée, lisse et aseptisée.

Votre livre favori (hors architecture) : La Source vive de Ayn Rand qui dépeint la vie d’un architecte à New-York dans les années 1930

Votre film préféré : Brazil de Terry Gilliam (1985) pour son univers déjanté et ses ambiances loufoques

Votre programme tv préféré :  Je regarde peu la télévision.

Votre musique favorite : Enormément de musique, de tous genres, tout le temps. En ce moment la compilation Jambù, qui rassemble des artistes et morceaux brésiliens produits de la rencontre de rythmes indigènes amazoniens et de ceux qu’importèrent les Européens et leurs esclaves africains. Vibrant.

Que faites-vous volontiers dans vos temps libres (si vous en avez) ? :  J’en ai malheureusement trop peu, je les consacre à ma famille.

La ville belge que vous préférez : Bruxelles

La ville européenne que vous préférez : Istanbul que j’ai découvert récemment lors d’un voyage avec le bureau.

Dans quel pays auriez-vous voulu naître et grandir ? Au Japon

Etes–vous sportif, actif ou passif ? Quel sport ? Un peu de course à pied, échappatoire bienvenue qui permet de prendre le temps de réfléchir sans être distrait

Votre site d’architecture favori ? Subtilitas

D’autres sites web que vous appréciez particulièrement ?  Hidden Architecture, qui propose un beau catalogue de plans, photos et autre archives historiques de batiments souvent peu connus.

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