Des préjugés tenaces concernant le bois comme matériau de construction

Le bois est utilisé comme matériau de construction depuis des milliers d’années. Cependant, les derniers siècles ont été marqués par l’émergence de matériaux tels que l’acier, le béton et la brique, ce qui a réduit l’utilisation du bois dans certaines régions du monde. Le remplacement du bois par ces types de matériaux à forte intensité de carbone a un impact majeur sur notre planète. Actuellement, on prend de plus en plus conscience que les choses ne peuvent pas continuer de cette manière et que le secteur de la construction doit devenir plus ‘vert’. Il est donc naturel que le secteur revienne au matériau de construction renouvelable et neutre en carbone avec lequel il a déjà des milliers d’années d’expérience, le bois.

 

Mais, bien que l’on construise à nouveau de plus en plus en bois, il existe toujours un certain nombre de préjugés tenaces associés à ce matériau de construction, préjugés auxquels il faut tordre le cou. La question la plus fréquemment posée est de savoir si un bâtiment en bois offre une sécurité suffisante par rapport au feu. La réponse simple à cette question est ‘oui’. Mais la réponse est en réalité un peu plus complexe que cela.

Réaction et résistance au feu

Il faut tout d’abord faire la différence entre la réaction au feu et la résistance au feu. La réaction au feu d’un matériau indique dans quelle mesure ce matériau participe à la première phase ou au développement initial d’un incendie. Outre le degré d’inflammabilité du matériau considéré, la classe de réaction au feu fournit également des informations sur la formation de fumée et la formation de gouttelettes. Bien que des traitements dits ignifuges soient possibles et puissent améliorer considérablement la classe de réaction au feu du bois, il ne sera pas possible de rendre le bois incombustible. Il y a donc un certain nombre d’endroits, comme les cages d’ascenseur ou d’autres voies d’évacuation, où le bois ne sera pas visible. Dans ces endroits, il suffira donc de recouvrir le bois d’un matériau ininflammable, comme un panneau de plâtre par exemple. Une structure en bois peut donc être protégée très simplement et à moindre coût et répondra ainsi aux exigences de réaction au feu.

La résistance au feu d’un matériau ou d’une structure indique, entre autres, combien de temps la structure restera stable pendant un incendie à pleine puissance. Lorsqu’il est exposé au feu, le bois se carbonise en surface. Cette couche de charbon de bois agit comme un bouclier thermique idéal, protégeant le bois intact situé en-dessous. Cette vitesse de carbonisation est constante pour le bois, ce qui rend le comportement au feu d’une paroi ou d’une poutre en bois complètement prévisible et calculable. Ainsi, on peut jouer avec la résistance au feu d’une structure en bois en réduisant ou en augmentant les sections en bois.

En conclusion, on peut affirmer qu’un bâtiment en bois peut être conçu et construit de manière parfaitement ignifuge tant du point de vue réglementaire que technique.

Une tendance aux hauts bâtiments en bois

Le secteur du bois est très dynamique et innovant, la construction en bois gagne donc en popularité dans tous les segments. Partout dans le monde – et notamment en Belgique – on voit fleurir des constructions de grande hauteur avec une structure hybride bois-béton, ou même entièrement en bois. Ce qui a rendu cela possible aujourd’hui alors que c’était impossible auparavant est l’apparition d’un certain nombre de matériaux innovants tels que le bois lamellé-collé ou les panneaux CLT (Cross-Laminated Timber). En utilisant ces matériaux très performants et en combinant différents systèmes constructifs en bois, on peut concevoir et construire tout type de bâtiment ou presque.

Les premiers projets de hauts immeubles et de gratte-ciel en bois en Belgique semble également avoir donné un signal positif pour le développement de la construction en bois dans notre pays. Ces projets sont pionniers dans une démarche d’écologisation du secteur de la construction et de réduction de l’empreinte carbone des grands bâtiments. Néanmoins, le préjugé selon lequel les structures en bois ne peuvent pas être ignifugées s’avère très tenace et réapparaît régulièrement. Le secteur belge du bois s’efforce activement à fournir aux architectes, aux promoteurs immobiliers, aux corps de pompiers et d’autres intervenants concernés des informations et des solutions techniques correctes, afin de permettre la révolution verte dans le secteur de la construction. Hout Info Bois, qui profite à ce sujet d’exemples venus de l’étranger, maîtrise les solutions techniques et propose des conseils spécialisés qui permettent aux professionnels de la construction de franchir le pas vers le bois.

Joris Dehennin est conseiller technique chez Hout Info Bois, l’organisme belge d’information technique et de promotion valorisant le bois et son utilisation.

Source: Hout Info Bois

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