Etant donné l’augmentation en nombre et en intensité des vagues de chaleur observées en Belgique, nous devons essayer de réduire les risques de surchauffe dans les bâtiments. L’une de nos études a révélé que le type d’isolation utilisé dans les toitures à versants avait une influence très faible sur cette surchauffe. Un article de Damien De Bock, ing., conseiller principal à la division ‘Avis techniques et consultance’ du CSTC et Nicolas Heijmans, ir., chef de projet principal au laboratoire ‘Caractéristiques énergétiques’ et coordinateur PEB du CSTC, publié dans le magazine Contact n°74.
Contexte
En 2010, le CSTC a procédé à des simulations numériques de transfert de chaleur, afin d’évaluer l’impact de la nature de l’isolation thermique sur le risque de surchauffe durant une période de canicule (voir Les Dossiers du CSTC 2010/3.6). Seuls deux types d’isolants pour toiture avaient été comparés, à savoir : la laine de bois et la laine minérale. A la demande du Comité technique ‘Couvertures’, le modèle employé à l’époque (voir figure 1) a été réutilisé pour évaluer l’influence des isolants à base de polyisocyanurate (PIR) et d’ouate de cellulose.
Lutter contre la surchauffe
De manière générale, il est possible de lutter de trois manières contre la surchauffe :
Dans le cas des toitures à versants, il est souvent compliqué de profiter de l’inertie de la structure. En effet, il s’agit généralement d’une charpente en bois, qui est une structure relativement légère. Or, si l’on compare la capacité des matériaux à accumuler de la chaleur par unité de volume (voir dernière colonne du tableau ci-dessus), on remarque que ce sont les matériaux lourds qui augmentent le plus l’inertie thermique d’une structure. Il peut donc s’avérer tentant d’accroître celle de la couche isolante elle-même.
Pour un niveau d’isolation comparable apporté par la couche d’isolation, la différence de masse ou de capacité thermique peut être assez importante. En effet, comme le montre le tableau ci-dessus, les caractéristiques des isolants couramment utilisés dans les toitures à versants sont assez variables.
Pour évaluer l’intensité de la surchauffe dans un bâtiment, tout en tenant compte de sa durée, nous avons utilisé un indicateur de surchauffe exprimé en degrés-heures. Dans la pratique, 1 degré-heure correspond à un dépassement du seuil de température défini de 1°C pendant 1 heure, mais aussi de 0,5°C pendant 2 heures ou de 2°C pendant une demi-heure, par exemple.
Les résultats obtenus pour les autres types d’isolants mènent à la même conclusion que pour l’étude de 2010 : la surchauffe est bien moins influencée par la nature des matériaux d’isolation que par l’utilisation de protections solaires à l’extérieur des vitrages ou d’une ventilation nocturne (voir schémas ci-dessous). Ces mesures permettent de réduire d’un tiers, voire deux tiers, l’indicateur de surchauffe dans le modèle étudié pour une résistance thermique équivalente. Elles sont donc prioritaires.
Si un inconfort important persiste malgré tout, il est alors possible d’envisager l’installation d’un système de climatisation. Sa consommation sera limitée en raison des mesures passives prises au préalable.
Source : CSTC Contact 2021/2 (n°74), pp. 6-7.