La Belgique est moins attractive pour les investisseurs en infrastructures
Alors que les tunnels bruxellois défraient la chronique, nous mettons en avant les résultats d'une étude réalisée fin 2015 par Arcadis. La Belgique y occupe la 18e place du classement mondial des marchés les plus attractifs en terme d’investissement en infrastructures. En Europe de l’Ouest, la Belgique n’est pas un marché où les investissements augmentent : la plupart des pays voisins remontent dans le classement. Le rapport complet est un pronostic des évolutions sur le marché des infrastructures. Selon Arcadis, l’importance du capital privé pour le financement d’infrastructures publiques augmente.
L’étude d’Arcadis compare l’attractivité de 41 pays en terme d’investissement en infrastructures. Les pays qui jouissent de conditions politiques stables, d’environnements économiques sûrs et d'un fort potentiel de croissance sont les marchés les plus attractifs pour les investisseurs en infrastructures. De même, la fiabilité des entrepreneurs et les effets de change sont également pris en compte.
Tout comme lors des éditions précédentes, le classement est mené par les économies dites « nouvelles » : Singapour, le Qatar et les Emirats Arabes Unis. La Grèce, l’Argentine et le Venezuela se retrouvent en bas du classement. La situation en Europe est stable voire positive: les Pays-Bas (10e) rejoignent le top 10, le Royaume-Uni (9e), l’Allemagne (13e) et l’Autriche (14e) progressent également. Les pays scandinaves conservent leur position solidement ancrée dans le haut du classement avec la Norvège en 6e position et la Suède à la 7e place.
La Belgique (18e) fait partie des pays d’Europe de l’Ouest les moins bien classés et reste à la même position qu’en 2014. Dans notre pays, la croissance économique faible, des prévisions incertaines vont de pair avec une forte régression des investissements par les pouvoirs publics. Par ailleurs, des questions se posent sur la pérennité des futurs projets en Belgique.
Besoin de transparence
Luc Hellemans, CEO d’Arcadis en Belgique : « Un certain nombre de raisons freinent les investisseurs à investir sur des projets en Belgique. Les autorités sont traditionnellement réticentes à un rapprochement avec le secteur privé, si bien qu’il y a peu d’expérience en matière de partenariats public-privé (PPP). Par ailleurs, un processus décisionnel clair en matière de projets fait également défaut, avec par exemple le Réseau Express Régional sans cesse reporté autour de Bruxelles, ou le tracé contesté de la liaison Oosterweel. La problématique des tunnels bruxellois ne donne pas non plus une image positive de la politique d’infrastructure belge. Pour attirer les investisseurs, il est primordiale de proposer des projets clairs et lisibles »
Des entrepreneurs fiables
Une note positive : la Belgique se distingue par la fiabilité de ses entrepreneurs. L’étude nous place en effet à la 4e place mondiale. C’est une bonne nouvelle, car la qualité et la fiabilité des prestataires permet de réduire les risques liés à tout projet. Cette fiabilité offre également aux autorités la possibilité de confier contractuellement une partie du risque du projet aux exécutants – le principe d’un PPP. Plus la confiance entre les autorités et leurs partenaires-projet est grande, plus ces derniers peuvent proposer des solutions financières novatrices et flexibles.
Des pronostics incertains
Il est somme toute trop tôt pour prédire l’évolution future du marché belge des infrastructures.
Luc Hellemans : « L’avenir pour la Belgique est pour le moment incertain. Les chiffres qui ont permis de réaliser cette étude datent de 2015. Les événements du 22 mars ont cependant eu un impact: le tourisme connaît un recul et les investisseurs étrangers sont moins enclins à tourner leur regard vers la Belgique. Il y a donc moins de demande en infrastructure, et il est plus difficile de trouver des fonds pour investir. Il ne faut donc pas s’attendre à un boom soudain. »
L'étude complète est accessible au bas de cette page.