Le chantier de la Design Station de Liège se termine (Créative Architecture & Altiplan)

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A Liège, à mi-chemin entre deux de ses bâtiments les plus marquants, un nouvel édifice à vocation publique voit le jour. La Design Station accueillera bientôt les amateurs et professionnels du design dans un lieu qui se veut emblématique et ouvert sur la ville. La réalisation de l’édifice a été confiée à l’association des bureaux de Créative Architecture et d’Altiplan et devrait entrer en fonction après l’été.

Dans la mouvance d’un renouveau urbain

Le quartier de la gare continue sa métamorphose. En effet, au cours de la dernière décennie, les chantiers se sont succédés pour livrer aux liégeois la gare des Guillemins, réalisée par Santiago Calatrava, l’aménagement partiel de son esplanade par le bureau Dethier architecture et la construction de la Tour Paradis ou Tour des Finances, menée par les bureaux Jaspers-Eyers et Greisch. C’est dans ce contexte architectural et urbanistique mouvementé que prend place la construction de la Design Station, dévolue à la promotion du design en Wallonie.

 

Créer un appel visuel

Le projet se compose d’une partie publique subsidiée par des fonds européens (FEDER), la Design Station, et d’une partie privée, occupée par du logement. Les deux entités fonctionnent ensemble, tant au point de vue visuel que pour son montage financier, issu d’un partenariat public-privé. Face à l’esplanade, la Design Station s’installe dans un volume visuellement indépendant, qui s’appuie et s’imbrique dans le reste du bâtiment, qui présente des lignes plus sages et se développe vers l’intérieur d’îlot. Les architectes ont voulu créer un appel visuel fort, qui affirme la présence de ce nouveau lieu dans le quartier. « Nous souhaitions inscrire le projet dans la démarche de renouveau urbain initié avec la construction de la gare Calatrava », expliquent les architectes. « Un des défis a été de s’implanter de manière juste dans le quartier. Il fallait à la fois prendre sa place, entre deux bâtiments imposants, tout en restant en accord avec l’échelle du projet et du contexte. » La réponse des architectes repose sur un travail de la volumétrie et son positionnement par rapport à l’espace public.

 

L’oblique pour s’affirmer

Une des particularités principales du projet, pour sa partie publique, est l’usage de l’oblique qui se décline aussi bien à l’extérieur du bâtiment qu’à l’intérieur. La Design Station brise en effet l’alignement avec le front bâti et s’avance de façon significative au dessus de la voirie, grâce à la réalisation d’un porte-à-faux. Un des coins de son volume est entaillé et fait apparaître une large baie vitrée triangulaire, qui surplombe l’espace public. Au-rez-de-chaussée, un ensemble de colonnes formant un « W » soutient l’ensemble avec un effet graphique assumé. Enfin, le travail de l’obliquité se retrouve également de façon forte à l’intérieur avec la création d’un généreux puits de lumière central, de forme pyramidale.

 

Un programme organisé autour d’un puits de lumière

Le rez-de-chaussée et le premier niveau sont publics : un accueil, des espaces d’exposition et de conférences sont prévus derrière les façades entièrement vitrées. Le lieu se veut ouvert sur la ville et peut d’ailleurs fonctionner avec un espace extérieur aménagé à cet effet. Le patio central donne de l’ampleur au volume malgré la taille mesurée de l’endroit. Les architectes ont privilégié la qualité de l’espace plutôt que la surface. Ainsi, le premier niveau est partagé entre une salle de conférence modulable, un espace d’exposition et une passerelle qui parcourt la double hauteur dont bénéficie le rez-de-chaussée. Le reste du bâtiment est quant à lui réservé aux professionnels du design. Différents espaces sont répartis sur les trois niveaux supérieurs : une « pépinière » pour jeunes designers, des espaces de co-working, une salle de prototypage et des bureaux. L’ensemble du bâtiment s’organise autour du puits de lumière qui structure l’espace et donne une identité au lieu, à chaque niveau.

 

Des contraintes à l’innovation

Le projet de la Design Station est à replacer dans le contexte d’un marché public aux contraintes importantes en terme de planning et de budget. La position des architectes a été de concentrer les efforts sur certains choix architecturaux et d’orchestrer l’ensemble du projet de manière rationnelle et économe. L’absence de finition s’est ainsi imposée dès le début de la conception, permettant des économies substantielles. L’aspect brut est assumé et géré, avec l’emploi de voiles en béton, de maçonneries et de techniques apparents. Des solutions de préfabrication ont également été employées pour faciliter certains travaux et en réduire le coût et le temps de réalisation. Ceci a permis de dégager du budget pour assumer les libertés formelles du projet, mais aussi pour en réaliser le parement inhabituel. Avec l’idée de créer un volume simple, aux lignes pures mais à la personnalité marquante, les architectes ont proposé l’emploi d’une toile tendue micro-perforée, choix innovant puisque jamais réalisé en Belgique. La toile recouvre l’entièreté du volume, à l’exception de deux grandes baies, pensées comme des vitrines sur le travail des designers. Le reste des percements ne se révèle qu’à la nuit tombée, lorsque les fenêtres s’illuminent, offrant au bâtiment un deuxième visage.

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