Les pouvoirs publics doivent-ils imposer des normes énergétiques encore plus strictes ?

Dans chaque numéro de Belgian Building Magazine est posée à plusieurs professionnels du secteur une question d’actualité. David Roulin (Art & Build) et Michiel Verhaverbeke (POLO Architects) réagissent cette fois à la question de savoir si les pouvoirs publics doivent imposer des normes énergétiques encore plus strictes...

 

David Roulin (Art & Build)

L’empreinte écologique du bâti n’est plus une question depuis longtemps. Nous avons collectivement une responsabilité à l’égard des générations futures, et l’histoire montre que le marché absorbe rapidement la contrainte de réglementations strictes, dès lors qu’elles sont imposées.

La vraie question est : l’innovation a-t-elle sa place ? L’architecture est un processus lent qui intègre nombre de paramètres et d’intervenants. Elle est un concentré de savoir-faire et d’intelligences. Rendre les bâtiments plus performants nécessite d’avoir recours à la recherche et au développement, ce qui impose temps et expertise. Or, le marché a aujourd’hui tendance à brader les services, diluer les responsabilités, étouffer les enthousiasmes, solder les intelligences, …

Il reste en Belgique à développer des marchés publics exemplaires, au travers d’une gouvernance solide et professionnelle. Les pouvoirs publics ont ce devoir de créer les conditions de l’expression des talents, pour construire cet avenir meilleur que nous appelons de nos vœux.

 

Michiel Verhaverbeke (POLO Architects)

Avant tout, je tiens à signaler que des exigences énergétiques différentes s’appliquent en fonction de la localisation d’un projet. Relevons les différences pertinentes entre les trois régions dans notre pays. Mais les administrations locales ont également la possibilité d’imposer des normes plus strictes que celles prévues à l’échelon supérieur. En soi, je trouve cela positif, car cela permet aux communes de jouer un rôle de pionnier. Je pense ici par exemple à certains nouveaux quartiers à Anvers comme Nieuw Zuid et Cadix, où la construction quasi passive est imposée par le biais du plan local d’exécution spatial (RUP).  Avant de rendre les normes globalement plus sévères, il faut examiner de façon critique les critères d’évaluation. Il existe en effet différentes méthodes pour l’évaluation, comme la PEB (Agence flamande pour l’énergie), PHPP (Plateforme Maison passive) et BREEAM. Celles-ci doivent être coordonnées et adaptées en permanence aux développements technologiques dans le secteur de la construction. Une évolution progressive des normes énergétiques est donc souhaitable. À terme, je considère réaliste que la construction passive devienne le standard.  

 

Peter Leroy (STRAMIEN), Flip Blockx (DEMOCO), Wim Boydens (boydens engineering), Benoit Van Den Broecke (Sweco Belgium), Thomas De Jong (CORES Development) et Robrecht Mas (DMI Vastgoed) ont également réagi. Découvrez leur opinion sur la question en visitant le site de Belgian Building Magazine.

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