Matador se bat pour la reconnaissance du droit d’expression publique d’une architecture d’auteur

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Fait peu habituel, le bureau bruxellois Matador lance une pétition pour revendiquer le respect de la profession d'architecte et du plein exercice de ses prérogatives dans le cadre de ses responsabilités. Cette initiative fait suite à un litige qui l'oppose à la Région Wallonne pour une question de couleur de briques dans le cadre du projet de logements "Caserne" mené à Mons.

Le projet

Le projet concerne la revitalisation urbaine du quartier de la Caserne Léopold à Mons en y implantant des immeubles privés comptant 125 logements, services, bureaux et horeca avec parkings et jardins privés collectifs ainsi que des espaces publics. Les deux enjeux majeurs du projet sont, d'une part, « faire de la ville » et en qualifier ses structures au sein de l’intervention et, d'autre part, créer les conditions qualitatives pour « habiter là à Mons ». Les moyens que se sont donnés les architectes pour y parvenir sont :

  • Former deux îlots « fermés » dont l’identité est assurée par les continuités du bâti. A ce titre, un long bâtiment linéaire referme la ceinture initiée par les bâtiments voisins et réfère à l’échelle de l’îlot initial ; un petit bâtiment monolithique assurant le couturage des deux entités que représentent les Cours de Justice et le Théâtre du Manège.
  • Créer deux espaces publics précis, l’un essentiellement végétal, le second minéral.
  • Gérer la topographie en la ramassant au point focal du resserrement qui articule les deux espaces publics précités. Cette prise de position sera féconde pour les dispositifs architecturaux dans la philosophie de ce rapport symbiotique recherché entre l’urbain et l’architecture.

Le chantier a démarré en juin 2011 pour s'achever en février 2014.

 

La pétition

La brique utilisée, ou plutôt sa prétendue couleur, a été contestée par la Région Wallonne dès mars 2013, avec arrêt du chantier. S'en sont suivis des accords passés entre la Région Wallonne, la Ville de Mons et le promoteur, entérinés par le tribunal de 1ère Instance du Hainaut, et obligeant à des modifications significatives de l'expression du bâtiment sous peine d'astreintes astronomiques. Tout cela sans qu'aucune négociation préalable n’ait été engagée, permettant aux architectes de prouver leur bonne foi et le caractère réglementaire de la brique, à la ville d’attester que cette dernière a été validée comme conforme. Le second accord entérine de nouvelles altérations majeures aux édifices. Il oblige en effet la mise en peinture blanche d'une partie du bâtiment clé et l'apposition de bandeaux décoratifs sur la façade. Les architectes ont été totalement écartés des négociations, au mépris de leurs prérogatives professionnelles et du respect de la propriété intellectuelle. Ce qui a poussé Matador a lancer une pétition qu'il vous est possible de signer avant le 3 août 2015, si vous souhaitez répondre à cet appel à soutien. Le texte de la pétition présente le déroulé des faits et l'argumentation dans le détail.

 

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